Le chef de file des "frondeurs" PS à l'Assemblée nationale Christian Paul a déclaré mercredi qu'il ne voyait "pas comment" il pourrait voter le projet de budget 2017, Laurent Baumel estimant également que les frondeurs ne devraient "a priori" pas l'adopter.
Le projet de loi de finances présenté mercredi par Bercy "est dangereux parce qu'il manque d'ambition" et "je ne vois pas comment je pourrais le voter", a déclaré Christian Paul dans les couloirs de l'Assemblée. Ce projet "n'est d'ailleurs ni de droite ni de gauche, c'est un budget de gestion", a poursuivi le député PS de la Nièvre. "On aurait aimé qu'il y ait une petite étincelle dans ce budget, moi je ne la vois pas. C'est un budget en roue libre", selon ce membre du collectif "A gauche pour gagner".
"Je n'ai jamais pensé que des baisses d'impôt de dernière minute ça remplaçait une vraie réforme de justice fiscale, donc je ne vais pas changer de point de vue", a-t-il ajouté, tout en soulignant que "ça ne veut pas dire qu'il n'y a rien dans ce budget" comprenant "ici ou là des mesures qui sont acceptables", comme le prélèvement à la source.
S'il a concédé qu'il préférait cet ultime projet de budget aux précédents, Laurent Baumel, socialiste contestataire soutenant aujourd'hui le candidat à la primaire de la gauche Arnaud Montebourg, a souligné avoir "une lecture globale du quinquennat". "Je me suis abstenu sur les deux précédents budgets. J'ai comme l'intuition que, les mêmes causes produisant les mêmes effets, on devrait a priori ne pas voter ce budget-là", a glissé ce député d'Indre-et-Loire.
Au plus fort de la fronde, 39 députés socialistes s'étaient abstenus en octobre 2014 sur le volet recettes du projet de loi de finances.