Fannette Charvier, unique députée LREM de Franche-Comté à avoir voté contre le prolongement de la période de deuil de 5 à 12 jours suite au décès d'un enfant mineur, a expliqué les raisons de son vote, mardi 4 février.
"Je comprends l’émoi, voire le choc, que mon vote et celui de mes collègues a pu susciter auprès de certains d’entre vous", explique Fannette Charvier, députée La République en marche (LREM) de la 1ere circonscription du Doubs, dans un communiqué de presse publié mardi 4 février. Cinq jours plus tôt, l'élue franc-comtoise avait voté contre une proposition de loi visant à instaurer un congé de 12 jours suite au décès d’un enfant mineur.Les autres députés LREM s'étaient massivement opposés à ce projet émanant du groupe UDI-Agir. Parmi les 80 votants, 37 députés LREM sur les 44 présents avaient voté contre le prolongement de cette "période de deuil". De nombreuses réactions politiques et publiques ont suivi cette séance parlementaire.
Dans sa lettre, la députée de Besançon essaye d'expliquer les raisons de ce rejet : "Je suis favorable à l’idée d’allonger le congé pour deuil d’un enfant, mais je plaide, avec d’autres collègues de la majorité parlementaire, en faveur d’un congé construit sur le modèle du congé paternité constitué de jours de congés légaux auxquels sont directement adossés des jours pris en charge par la Sécurité Sociale."
Idéalement, un congé de deuil pour un enfant serait donc constitué d’au moins 5 jours légaux, complété par des jours pris en charge par la Sécurité Sociale, et permettant un repos sur une durée d’un mois.
D'autres propositions
Les parents endeuillés posent en moyenne 35 jours d’arrêt maladie : "La question n’est donc pas, à mon sens, de savoir si le congé légal doit être porté à 10, à 12, à 15 ou à 30 jours… mais bien de savoir comment mieux prendre en charge les familles sur cette période", poursuit Fannette Charvier.
La députée LREM explique également que ce nouveau congé devrait s'étendre aux fratries. Elle ajoute d'autres propositions comme un accompagnement psychologique pris en charge sur deux ans et des aides financières pour les obsèques.
"Des montages à charge"
Selon les explications de la députée franc-comtoise, le groupe LREM travaillait déjà sur la question depuis plusieurs semaines : "Une proposition devait être faite dans les prochaines semaines mais la proposition de l’UDI est intervenue avant."
"S’il y a eu erreur, c’est que nous n’avons pas réussi, dans des temps d’examen contraints, à finaliser toutes nos propositions qui auraient permis de mettre en place un accompagnement à la hauteur des attentes et des besoins des familles endeuillées", continue-t-elle.
Enfin, l'élue du Doubs regrette l'indignation qu'a suscité le vote des députés LREM et reproche "des montages à charge montrant à quel point nous manquons d’humanité".
"Les raccourcis et les accusations sont faciles. La réalité est toujours plus complexe", conclut-elle.