Ils ont été les premiers établissements à fermer leurs portes et ils seront sans doute les derniers à les rouvrir. Aucune mesure n'a encore été annoncée pour eux. Ils se sentent comme des « oubliés de la République ».
« On n'est dans le flou, le noir total. Aucune date de déconfinement n'est avancée pour nous. On vit au jour le jour. » Jérôme Casas et Matthieu Garny, gérants du QG Club à Besançon sont dépités. A chaque prise de parole du Premier ministre, ils espèrent qu'une date de déconfinement ou que des aides soient prononcées, mais rien. Strictement rien. « Même si on a des aides comme le paiement du chômage technique, on se sent perdu et on reste encore dans l'expectative.» ajoute Matthieu Garny.
« On est les oubliés de la République »
Lui aussi est plongé dans le flou total. Mustapha Alami est le directeur du Cario Club à Mathay et il est membre du SNDLL 25, le Syndicat National des Discothèques et Lieux de Loisirs. «Hier, lors des annonces d'Edouard Philippe sur les restaurants, cafés et hôtels, on se disait il va annoncer quelque chose de spécifique pour l'événementiel et le monde de la nuit mais rien du tout. On est déçus. On est les oubliés de la République.»Ouvrir les clubs et les boites de nuit pour 100 personnes maximum ce ne serait pas rentable non plus
Jérôme Casas, Matthieu Garny et Mustapha Alami savent bien qu'ouvrir avec les contraintes de masques et de gants n'est pas possible dans leur type d'établissement. « On vend de la promiscuité, de la chaleur humaine, du contact. Ouvrir les clubs et les boites de nuit pour 100 personnes maximum ce ne serait pas rentable non plus » analyse Mustapha Alami mais « on aimerait des aides en attendant de pouvoir rouvrir. »
Des charges qui s'élèvent parfois à 42 000 par mois
«Nos charges c'est-à-dire les salaires, la SACEM, les charges fixes... s'élèvent par mois à 42 000 euros ! A cela s'ajoute le loyer conséquent car il est au prorata de la superficie de l'établissement. Actuellement, ces charges on les paie. Si c'est vrai qu'elles seront bloquées pour quelque temps, il faudra bien les payer un jour? »
Après la crise, je prédis 30% à 40% de fermeture
Avant le Coronavirus le secteur de la nuit était déjà sinistré. Dans les années 80, il y avait 20 000 établissements en France aujourd'hui ils ne sont plus que 14 000. Selon Mustapha Alami, en Franche-Comté, on les compte sur les doigts des deux mains. «Après la crise, je prédis 30% à 40% de fermeture » conclut-il.
En attendant que le Gouvernement pense à eux, le SNDLL va continuer à faire pression et défendre coûte que coûte leurs propositions pour qu'une date de réouverture des clubs et des boites de nuit puisse être trouvée et que des aides spécifiques soient apportées.