Le scénario est le suivant : il est 22h23 jeudi soir quand un TER quitte la gare de Dijon en direction de Dôle. 30 minutes plus tard, il percute deux véhicules sur un passage à niveau situé à Beire-le-Fort. Le bilan est de 28 blessés, dont 7 graves et 1 décès. L'objectif de cet exercice, très réaliste, préparer les services de secours à un accident ferroviaire de grande ampleur.
Cela fait une dizaine d'années que la région n'avait pas été le théâtre d'un exercice de secours grandeur nature. Pompiers, gendarmerie, agents SNCF, cellule de crise de la Préfecture de Côte-d'Or, au totale, 220 personnes ont été mobilisées dans ce scénario catastrophe qui s'est déroulé jeudi soir, à Beire-le-Fort et à la Préfecture de Côte-d'Or.
Les services de secours très impliqués
Le bilan fictif de l'exercice est lourd : 28 blessés, dont 7 graves et un décès. Pour le Samu de Côte-d'Or, c'est un exercice inédit qui a conduit à un large déploiement d'hommes et de matériel, comme le confirme Antoine Daisey, médecin-urgentiste, coordinateur médical Samu21 : "on a déployé deux mannequins haute-fidélité sur l'exercice. C'est la première fois qu'on déploie un tel dispositif et on sait que les retombées en termes de formation et d'amélioration sont majeures."
Côté pompiers, c'est aussi une large implication qui est soulignée par le Lieutenant-colonel Olivier Roy, sous-directeur des ressources opérationnelles du SDIS 21 : "les moyens sont arrivés de façon conséquente, ce qui n'aurait pas été le cas dans la réalité : les engins seraient arrivés de façon beaucoup plus échelonnée ce qui aurait fait une organisation un peu différente."
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Un exercice pour mieux coordonner les services
La SNCF doit assurer la protection dans un tel cas, c'est-à-dire couper la circulation des trains, l'alimentation électrique et favoriser l'accès aux secours. Et ensuite, après l'intervention, remettre le trafic ferroviaire en service. Un exercice qui a une portée importante pour la SNCF, comme le confirme Eric Cinotti, coordinateur régional du groupe SNCF : "on est sur un passage à niveau, il y a des conditions particulières pour que les secours interviennent. C'est pour travailler nos interfaces entre les services SNCF et les services de secours. Ca nous permet de caler nos process, de nous entraîner, car il n'y a rien de mieux qu'un exercice sur le terrain pour continuer à s'entraîner et à progresser."
La cellule de crise de la Préfecture à la manœuvre
La Préfecture héberge dans son sous-sol un centre de crise permettant la coordination des opérations entre les différents acteurs des services de secours ainsi que les services de l'Etat concernés par la crise.
Comme le décrit Danyl Afsoud, directeur de cabinet du Préfet de Côte-d'Or, "l'objectif est d'assurer la prise en charge des victimes et d'assurer la possibilité de remettre en circuit la circulation des trains. Le premier objectif de la Préfecture, c'est les victimes : prise en charge, assistance, identification et donc réponse aux familles qui s'inquiètent et appellent la cellule d'information de la Préfecture qui est activée toute la nuit."
A quelques minutes de la fin de l'exercice, le directeur de cabinet tire déjà les conclusions de cette simulation grandeur réelle : "ce que je constate, très rapidement nous sommes arrivés à un bilan victimaire stabilisé, ce qui n'est pas toujours le cas, donc c'est plutôt un indicateur positif. L'articulation entre les services a été bonne. C'est un exercice qui à ce stade, mais cela méritera un retour d'expérience plus fouillé, est satisfaisant."
La simulation est indispensable pour améliorer les interventions des secours, car sur les 150 passages à niveau en Côte d’Or, on dénombre plus de 50 accidents sur les dix dernières années.
