À l'occasion de la journée mondiale de sensibilisation à l'autisme, ce samedi 2 avril, France 3 Bourgogne vous propose de découvrir le restaurant "Les Délices Bleus". Installé dans le centre-ville de Dijon, cet établissement a la particularité d'employer trois salariés autistes.
Lorsqu'elle a créé le restaurant "Les Délices Bleus" avec sa fille, Delphine Jeauneau avait une idée en tête : permettre aux jeunes autistes de travailler "comme les autres".
Un moins après l'ouverture, ce défi semble déjà réussi. L'établissement, situé au 49 rue des Godrans à Dijon (Côte-d'Or), emploie plusieurs salariés atteints d'autisme. À l'occasion de la journée mondiale de sensibilisation à ce handicap, ce samedi 2 avril, coup d'œil sur cette initiative inclusive.
Un restaurant qui s'adapte à ses employés
Le projet des "Délices Bleus" revêt une importance bien particulière pour Delphine Jeauneau. Son fils cadet, Baptiste, est lui-même autiste.
"Il a toujours été passionné de cuisine et de pâtisserie", se souvient-elle. "Et depuis tout petit il disait, 'moi je veux travailler dans un restaurant'. Donc je me suis lancée dans ce projet, mais c'était aussi parce que je voulais me reconvertir et bosser avec ces jeunes."
Je voulais montrer à tous que ces jeunes que, malgré leur étiquette d’autistes, ils ont plein de capacités et ils sont capables d’avoir un emploi.
Delphine Jeauneau, gérante du restaurant "Les Délices Bleus"
La seule différence avec des salariés "lambda" : le temps de travail. Les jeunes autistes ont en effet signé des contrats de 30 heures. "Ce sont des personnes fatigables", affirme la gérante. "Mais sinon, ce sont des salariés normaux."
En cuisine, Adrien, l'un des employés, s'affaire pour le service de midi. "Table 3, deux couverts, nouilles en direct !", s'écrit-il.
Plus loin, Baptiste prend lui aussi son rôle très à cœur. "Là, je fais des financiers", s'enthousiasme-t-il. "La recette est écrite, je regarde ce qu'il faut comme ingrédients et ensuite je prépare. Quand je n'arrive pas à faire quelque chose, je demande au chef et il me montre."
Le chef, Julien Mosak, se charge de la formation du jeune homme, comme il le ferait avec n'importe quel autre apprenti.
"Il n'y a pas d'autre particularité par rapport à d'autres qui commenceraient la cuisine", précise-t-il. "Sur certaines choses, il y a besoin d'un peu plus répéter. Ils ont besoin d'un peu plus de pauses, mais sinon ça ne change rien."
Une clientèle satisfaite... et abondante
Une fois prêts, les plats sont servis en salle par Maria. Arrivée depuis une semaine, elle découvre encore le métier, mais a déjà surmonté sa timidité. Une équipe efficace donc, qui a permis au restaurant de se constituer une base fidèle de clients.
"Depuis que ça a ouvert, on vient régulièrement", sourit Ludovic, qui attend d'être servi. "On vient exprès parce que les employés sont en situation d'autisme, on compatit. C'est quelque chose de très utile, quitte à boire un café autant le boire ici, ça sert à quelque chose."
Il devrait y avoir encore plus d'établissements de ce genre. Ça met un pied dans le monde du travail aux personnes qui souffrent d'autisme.
Patricia, une cliente
Autre preuve de son succès, le restaurant est complet tous les jours et ne fait entrer que sur réservation. "Il faut réserver sinon on doit refuser des gens. C'est un peu frustrant... Mais sinon, ce n'est que du bonheur", conclut Delphine Jeauneau.