Il y a un mois, jour pour jour, les cinémas étaient déconfinés et rouvraient leurs portes. Malgré le protocole sanitaire appliqué, les salles sont quasiment désertes.
C'est un redémarrage très timide que connaissent les cinémas de l'agglomération dijonnaise, pour ne pas dire catastrophique. « On n’a jamais vu un telle chute de fréquentation. C’est complétement inédit !», se désole Matthias Chouquer. Ce gérant de la salle art et essai de Dijon, L’Eldorado, a fait ses comptes et s'inquiète pour la pérennité de son établissement. Actuellement, son cinéma fait 7 à 800 entrées hebdomadaires. C’est moitié moins qu’un été normal.
Peu de films porteurs à l'affiche
Cette désaffection est due peut-être aux craintes de contamination chez certains ou aux envies de plein air pour les autres. Mais la situation est surtout liée aux films proposés à l'affiche. Les studios américains ne cessent de repousser la sortie des blockbusters de l'été. En effet, les salles obscures sont toujours fermées outre-Atlantique.« Il y a de tels investissements en jeu que les majors américaines réfléchissent à deux fois avant de sortir leurs films. Prévu le 22 juillet, le prochain Christopher Nolan ‘‘Tenet’’ est désormais annoncé le 12 août. Le ‘‘Mulan’’ de Disney a été repoussé du 31 juillet au 19 août. On a besoin de films porteurs. », confirme Pascal Vanin, le directeur d'exploitation du cinéma Cap Vert.
Ce multiplexe, qui enregistre 800.000 entrées par an, a été contraint de supprimer les séances de 14h en semaine et celles de 22 heures. Son personnel est en chômage technique la moitié du temps.
Les perspectives
La solution ? Que la frilosite des distributeurs, qui touche également le cinéma d'auteur européen, s'atténue. "Il faut que le public comprenne également qu'il n'y a pas de danger à venir au cinéma. Les salles sont désinfectées. Le port du masque est obligatoire dans tous les espaces de circulation. On a le droit de l'enlever quand on est assis à sa place car on est à distance des autres spectateurs. Notre salut passe donc par la réassurance de toute la filère et des spectateurs. », estime, Matthias Chouquer.Le reportage de M. Barate, H. Assekour et G. Talon avec :
- des spectateurs
- Pascal Vanin, directeur d'exploitation du cinéma Cap Vert
- Matthias Chouquer, gérant du cinéma Eldorado