Ce lundi 1er mai, les grandes centrales syndicales appellent à manifester mais en ordre dispersé. Chaque syndicat a fixé un horaire ou un lieu de rendez-vous différents à ses adhérents.
On est bien loin du défilé du 1er mai 2002, où la présence de Jean-Marie Le Pen au deuxième tour de la présidentielle, avait poussé les syndicats à défiler en bloc contre le FN. Ce jour-là, environ 1,3 million de personnes, dont 400.000 à Paris (selon le ministère de l'Intérieur), avaient battu le pavé dans le calme dans toute la France. Quinze ans plus tard alors que Marine Le Pen est toujours en lice pour l'Elysée, les centrales célèbrent le 1er mai en ordre dispersé.Ainsi, à Dijon, Force Ouvrière appelait ses adhérents à défiler dans les locaux de l'union départementale dès 9h30 pour une réunion de travail. Solidaires donnait rendez-vous à 9h30 place Wilson pour battre le pavé. La CGT invitait ses membres à défiler également de la place Wilson à partir de 10 heures. En milieu de matinée, la CGT, FSU et Solidaires se sont donc retrouvés ensemble place Wilson bien qu'ils tenaient à faire savoir que l'organisation de ce défilé n'était pas commune. Enfin, la CFDT a fixé le point de ralliement au jardin Darcy dès 11 heures pour un pot amical et citoyen.
Divergences d'analyses
Malgré de longues négociations et à moins d'une semaine du second tour de la présidentielle, les organisations syndicales ont échoué à trouver un accord sur les mots d'ordre. La CFDT et l'Unsa ont appelé à voter pour Emmanuel Macron le 7 mai pour "battre" la candidate du FN. Conscient des réticences à voter Macron, Laurent Berger, le numéro 1 de la CFDT, a prévenu que le bulletin en faveur du candidat d'En Marche! ne valait "pas acceptation de son programme". "Nous combattrons M. Macron lorsque nous serons en désaccord, notamment sur sa conception du dialogue social", a-t-il dit.
La CGT, FO, FSU et Solidaires ne sont pas du même avis. Ces centrales, déjà unies pour s'opposer à la loi travail, ont appelé à "faire barrage" à Marine Le Pen, sans pour autant inviter ouvertement à voter pour son adversaire. Comme d'habitude, Force Ouvrière, elle, s'est abstenue de donner une consigne de vote. Mais, même dans ces syndicats, des voix discordantes sont sur une autre ligne et appellent "à battre les deux candidats". "Nous sommes contre le fascisme et contre la finance", explique Romain Altmann, secrétaire général CGT Info'Com.
Le reportage de S. Bouillot et D. Rabeisen avec :
- Elie Lambert, secrétaire union syndicale Solidaires 21
- Sandrine Mourey, secrétaire départementale CGT Côte-d’Or
- Edouard Guerreiro, secrétaire général FO Côte-d'Or
C'est une tradition : comme tous les 1er mai, des défilés étaient organisés aujourd'hui dans les principales villes de la région. A Dijon, le cortège n'était pas unitaire. Et si certains ont défilé, d'autres ont organisé une réunion de travail ou un pot citoyen.