"Et toi, tu l’as vécu comment, ce confinement ?" C'est ainsi que commence l'appel à témoignages lancé par une équipe de chercheurs en langues et sciences humaines de l’université de Bourgogne.
C'est notre ressenti intime que ces chercheurs souhaitent questionner en lançant cette enquête sur le premier confinement de mars 2020.
"Cela a été une expérience collective étrange que nous pensons riche en enseignements. Avec mes collègues, on pressentait que cela allait provoquer des remises en questions très intimes", reconnaît Cécile Iglesias, co-responsable de l'équipe "Intime" au Centre Interlangues Textes, Images, Langages de l'université de Bourgogne.
Cette équipe de linguistes a l'habitude de disséquer depuis une douzaine d'années ce qui relève du personnel, de l'expression des sentiments. Ils ont déjà étudié les journaux intimes, les blogs, les réseaux sociaux ou encore comment on dit l'intime à différentes époques.
Explorer l'ambivalence
Dans ce nouveau travail baptisé paroles de confiné.e.s, le tutoiement est de rigueur pour installer une plus grande proximité avec les participants. Quelques questions sont là pour guider : "qu’as-tu arrêté ou commencé à faire pendant le confinement ? Qu’as-tu découvert sur toi-même ? Qu’est-ce qui t’a paru particulièrement contraignant ? Le confinement a-t-il été aussi libérateur pour toi sur certains points?".
"Nous souhaitons explorer l'ambivalence de cette période. Il y avait des contraintes en termes de sorties, une privation de liberté. Mais certains ont aussi ressenti un repli sur soi libérateur, ont trouvé du temps pour faire de nouvelles choses", précise Cécile Iglesias.
Ces chercheurs demandent également aux participants de joindre un dessin, une lettre, une photo, un email, une capture d’écran, etc.. qui représente pour eux le confinement.
Comment participer ?
Pour collecter tout cela, une vingtaine de boîtes ont été déposées sur le campus, dans des bars, restaurants, associations ou lieux culturels de Dijon. Les témoignages peuvent y être glissés jusqu'à la mi-février.
Un QR code a également été créé. A partir de ces retours, une restitution grand public sera organisée en mars 2022, en parallèle d'un travail universitaire de plus longue haleine.