Dijon : la municipalité a tenté d'évacuer le jardin squatté de l'avenue de Langres

Ce vendredi 24 juillet, les forces de l'ordre ont investi le "jardin partagé et occupé de l'avenue de Langres", une parcelle de terrain dijonnaise destinée à la construction qu'un collectif a décidé de squatter pour en faire un potager. Les tractopelles ont rebroussé chemin en milieu de matinée.

Il était 6h15 ce vendredi matin quand les policiers municipaux sont intervenus sur le terrain occupé de l'avenue de Langres, près du rond-point de la Nation, à Dijon. Aidés par deux tractopelles, ils sont entrés dans cet espace que s'est approprié un collectif pour le transformer en jardin partagé.

Les engins ont commencé à retourner le terrain et à détruire les plantations, notamment les plans de tomates. Les occupants des lieux ont toutefois réussi à stopper les deux tractopelles.

"On était plusieurs à dormir dans la maison qui sert de lieu de vie aux personnes qui surveillent le jardin. Ce n'est jamais les mêmes personnes mais ça permet de maintenir une veille pour ce genre d'événements", nous a confié une femme qui préfère conserver l'anonymat. 

"Ce matin à 6h15, on a entendu beaucoup de bruit, on a entendu des coups sur la porte. Je me suis levée, je suis allée voir. Et je suis tombée sur des policiers, a-t-elle poursuivi. On a vu que ce n'était pas simplement une présence policière, mais que c'était une présence policière doublée d'engins de travaux."

Nos journalistes sur place ont constaté l'arrivée d'agents de sécurité d'une société privée mais aucun policier national ne semblait être sur les lieux. Les tractopelles ont fini par rebrousser chemin, vers 9h30, sous les applaudissements des militants. 
 


 

"Une prise de terre"

Ce jardin "partagé" était occupé depuis le 13 juin, peu avant les élections municipales, au cours d'une opération baptisée "prise de terre", dans le cadre de l'appel national du "17 juin contre la réintoxication du monde". Environ 300 personnes s'étaient rassemblées dans cet espace prévu pour la construction d'un ensemble immobilier, baptisé "Garden State".

Ces occupants ont alors défriché le terrain pour "en faire des jardins, aménager de nouveaux espaces de rencontres et de respiration au coeur du quartier, planter des légumes", comme le précisait leur communiqué. "Il n'y a aucune fatalité à ce que le béton recouvre toutes les terres arables de l'agglomération", indiquait le collectif dans le même texte. Les militants ont prévu d'organiser un pique-nique solidaire ce vendredi à midi.

Suite à l'intervention de police, nous avons joint le maire PS de Dijon François Rebsamen par téléphone. Il justifie l'opération d'évacuation par le fait que le terrain appartient à la ville. Il rappelle par ailleurs qu'il n'y a eu aucun recours contre ce projet, voté il y a un an. Un projet qui comprend un ensemble immobilier et justement des jardins partagés.
 
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