Le CHU de Dijon a réalisé ce vendredi la première angioplastie rénale assistée par robot à l'échelle européenne. Le succès de cette opération pave le chemin pour de nombreuses avancées médicales.
"On a eu la chance d'être un site pilote en France et en Europe", se félicite Romaric Loffroy. Pour le chef du département imagerie interventionnelle du CHU de Dijon, l'angioplastie est une opération relativement courante. Cette technique médicale, qui vise à dilater une artère pour rétablir une circulation sanguine normale chez un patient, est pratiquée environ 300 fois par an dans l'hôpital dijonnais.
La nouveauté vient de l'utilisation d'un robot, développé par Siemens, pour effectuer l'opération. Cette assistance robotisée a ici été utilisée pour réaliser une angioplastie rénale, ce qui est également peu courant puisque la pratique sert d'ordinaire pour les artères coronaires.
Une innovation dans les techniques "mini-invasives"
L'utilisation d'un robot avantage non seulement le médecin, qui bénéficie d'une précision millimétrique dans ses gestes, mais également le patient. Il permet de réduire la quantité de radiations reçue par celui-ci d'environ 20%, tandis que le personnel médical en subit 95% en moins. Par ailleurs, cette assistance mécanique limite le recours à des anesthésies intégrales et les risques post-opératoires, ou encore les "petits" désagréments tels que les cicatrices.
Si l'usage de cette technologie est limitée du fait de son coût, Romaric Loffroy se félicite que son service fasse partie des précurseurs en Europe. "La perspective, c'est la démocratisation de l'utilisation de ce genre de robots. L'objectif serait de pouvoir traiter des patients à distance par exemple."
Une centaine de ces robots est déjà en service dans le monde pour les angioplasties réalisées sur le coeur. Le prix catalogue affiché pour un tel équipement est d'un million d'euros.
Reportage réalisé par Maryline Barate, Gabriel Talon et Margaux Martin.