Ce dimanche 24 octobre, les proches d'Enzo, mort dans un accident de la route le 27 juin dernier, organisent une marche blanche en hommage au jeune homme qui aurait eu 21 ans aujourd'hui. Un moyen aussi de provoquer une prise de conscience sur les violences routières.
Une marche en plein silence, accompagnée seulement par le bruit des feuilles d’automne tombées au sol et qui craquellent lorsqu’on les écrase. Ce dimanche 24 octobre, près de 700 personnes se sont réunies à Dijon (Côte-d’Or) pour commémorer la mémoire d’Enzo, un jeune garçon de 20 ans tué le 27 juin dernier à la suite d’un accident de la route. Il aurait eu 21 ans aujourd’hui.
Alors que le chauffard mis en cause dans cette affaire sera jugé le 5 janvier prochain par le tribunal correctionnel de Dijon, la famille et les proches d’Enzo ont décidé d’organiser ce rassemblement. "Cette marche blanche est un hommage à notre fils mais aussi un moyen de faire comprendre aux gens que cela n’arrive pas qu’aux autres malheureusement. Les chauffards de la route tuent tous les jours", explique Nicolas Sanchez, le père de la victime qui avait déjà lancé une pétition il y a 4 mois à l’adresse d’Éric Dupont-Moretti, le ministre de la Justice. Celle-ci avait recueilli plus de 10 000 signatures.
Inciter à une prise de conscience
Vêtus de blanc, les manifestants se sont élancés aux alentours de 14h00 pour déambuler dans le centre-ville de Dijon et notamment sur les lieux du drame. Un recueillement dont le but est aussi d’inciter à une prise de conscience de certains comportements abusifs sur la route. Et dans la foule ce dimanche, beaucoup sont ainsi venus dénoncer les violences routières.
J’aimerais que les jeunes qui font les cons en voiture prennent conscience qu’ils ont une arme entre les mains et qu’ils peuvent briser des familles.
"Je suis venu par solidarité, pour partager la douleur et faire entendre quelque chose sur situation. Il y a un ras-le-bol, ça suffit", confie un Dijonnais. "Il y a eu énormément d’émotions autour de ce décès. Je suis là pour témoigner de l’inquiétude des Dijonnais par rapport à ce qui se passe la nuit à Dijon. Il faut une prise de conscience pour prévenir ces comportements nocturnes", dénonce un autre.
28 morts sur les routes de Côte-d'Or cette année
Cette année, 28 personnes sont décédées dans un accident de la route en Côte-d’Or selon des chiffres communiqués ce vendredi 22 octobre par la préfecture. C’est déjà un mort de plus que sur l’ensemble de l’année 2020 alors qu’il reste encore un trimestre.
Ces personnes doivent être punies à la hauteur de leurs actes. C’est certes un accident de la route, mais quand on perd un être cher, ça va au-delà de l’homicide involontaire.
La date de l’organisation de cette marche blanche est hautement symbolique puisqu’elle tombe le jour de l’anniversaire d’Enzo Sanchez qui aurait eu 21 ans aujourd’hui. "On se sent impuissant, vide face à une journée comme celle-ci. On se met dans une bulle et on se dit qu'il faut qu’elle se termine et vivement demain matin pour aller au travail. C’est une journée qui en tant que parent n’est pas vivable", confie Nicolas Sanchez.
"Je suis mort avec mon fils"
Ce 27 juin dernier, une partie de son existence s’est arrêtée avec la disparition d'Enzo. "Je suis mort avec mon fils. On vit pour ceux qui restent. On y pense le matin, on y pense le soir. On a peur à tous les feux. La vie est devenue très compliquée. Aujourd’hui j’échangerais ma place avec lui".
Nicolas Sanchez attend désormais le procès de l’homme arrêté pour la mort de son fils. Il comparaîtra devant le tribunal correction de Dijon le 5 janvier 2022 mais est actuellement en liberté. Le chauffard est suspecté d’avoir roulé à grande vitesse le soir du 27 juin. Il aurait également grillé un feu rouge avant de percuter la voiture de Théo. Un élément qu’il nie toujours aujourd’hui.
Le père de famille ne souhaite pas une incarcération de l’auteur présumé mais une prise de conscience de sa part. "Ce que je veux en tant que père, c’est la vérité, on veut juste qu’il avoue les actes qui ont été les siens ce soir-là et reconnaissent simplement ses erreurs", conclut Nicolas Sanchez.