Les responsables de l'association El Imane ont déposé plainte après la découverte vendredi dernier du tag d'une croix gammée sur la porte de leur salle de prière musulmane, dans le quartier de la Fontaine d'Ouche à Dijon. Quelques jours après le premier tag, un autre message indiquant "À bas les fachos" a été constaté au même endroit.
Vendredi 15 octobre, le tag d'une croix gammée a été découvert sur la porte d'une salle de prière musulmane, installée au pied d'un immeuble du quartier de la Fontaine d'Ouche à Dijon (Côte-d'Or). Une semaine après les faits, c'est toujours l'incompréhension et l'inquiétude qui domine au sein de l'association El Imane, qui gère la salle.
Le tag a été réalisé en pleine journée. "Une personne qui passait devant vers 15h45 a trouvé une croix gammée sur la porte", raconte un des responsables de l'association, que nous avons contacté ce vendredi 22 octobre. "La salle de prière ne fait de mal à personne. Je ne sais pas pourquoi les gens sont venus pour dessiner ça", ajoute-t-il.
Après que la police a constaté les faits, le tag a été effacé par les membres de l'association. Quelques jours plus tard, un autre message a été découvert au même endroit, toujours sur la porte principale de la salle de prière. "À bas les fachos" était-il inscrit, comme une réponse au premier tag. Là aussi, la police s'est déplacée, puis les mots ont été effacés.
"Colère et inquiétude"
Jeudi 21 octobre, une plainte a été déposée pour les deux messages. Plusieurs associations anti-racistes de Dijon* ont réagi le même jour dans un communiqué commun. "Nous, associations antiracistes, tenons à exprimer notre colère et notre lourde inquiétude face à cet acte raciste. Colère et inquiétude face à la montée, dans notre pays, d’un racisme, d’une stigmatisation des musulmans banalisée par certains médias comme par certaines déclarations et actions politiques", indiquent-elles.
"La stigmatisation des musulmans, les pancartes antisémites dans des manifestations sont les deux faces du même racisme qui gangrène notre pays. Nous espérons que le ou les coupables de cet acte seront effectivement poursuivis et punis et interpellerons les pouvoirs publics dans ce sens", ajoutent-elles.
C'est la première fois que l'association est visée par de tels actes, selon son responsable. "On n'a jamais eu de problèmes. On a une bonne image dans le quartier", confie-t-il.
* Le communiqué est signé par la Ligue des droits de l'homme, SOS racisme, le Mouvement de la paix, l'Association France-Palestine Solidarité, Amnesty international Dijon, l'Union Juive Française pour la Paix et le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples.