Plusieurs enseignants et parents d'élèves se sont rassemblés devant le rectorat de Dijon ce mercredi 8 juin. Ils dénoncent les heures d'enseignement perdues par les élèves en raison du manque de remplaçants disponibles et réclament des recrutements.
Ils étaient une cinquantaine d’enseignants et de parents d’élèves à se réunir dès 14h30 ce mercredi 8 juin devant le rectorat de Dijon (Côte-d'Or). Un mouvement organisé par trois syndicats (FCPE, UNSA et CFDT) afin de dénoncer le manque de moyens dans l’Éducation nationale et réclamer une hausse du nombre de personnels remplaçants.
"Le problème est criant, dénonce Florent Laveney, professeur dans un collège d’Is-sur-Tille. Il y a beaucoup de classes où il n’y a pas de remplaçant". En tant que père de famille, Antoine Delègue s’inquiète également de la situation. Il fait partie de la délégation qui s’est mobilisée ce mercredi.
"On est là pour montrer notre mécontentement et notre insatisfaction. De nombreuses heures ne sont pas remplacées. Ce sont des heures perdues pour les enfants. Par rapport aux deux années qui viennent de s’écouler durant lesquelles il y a eu énormément de ruptures d’enseignement, c’est particulièrement préjudiciable pour nos enfants", explique ce membre de la Fédération des Conseils de Parents d'Elèves.
"On demande au gouvernement un recrutement de plus d’enseignants"
Après une grosse demi-heure de rassemblement, plusieurs représentants des syndicats à l’origine du mouvement ont été reçus par le rectorat de Dijon. "On a des collèges épuisés. Ce qu’on veut, ce sont des améliorations : plus de remplaçants et une meilleure organisation", lance Florent Laveney.
Car dans les cas les plus favorables, on compte trois remplaçants pour quatre besoins. Des taux insuffisants, auxquels il faut ajouter d’importants soucis logistiques. "Il y a une désorganisation totale du système. Des remplaçants ne sont pas prévenus, certains vont à deux au même endroit, des classes sont délaissées, on prévient des collègues au dernier moment, des écoles ne savent pas si elles vont avoir un remplaçant", liste le professeur d'Is-sur-Tille.
Des professeurs épuisés, des élèves en retard
Conséquence, certains enseignants hésitent parfois à se mettre en arrêt lorsqu’ils sont malades. "On a des collègues épuisés. Ils nous appellent parce qu’ils n’en peuvent plus. Et on voit les effets sur nos élèves pour qui il manque des bases, clairement. Il y a un vrai souci".
"Des enfants arrivent à s’adapter. Mais nous on est là pour représenter tous les enfants et là on constate depuis le début de la crise sanitaire un creusement des inégalités scolaires", constate également Antoine Delègue.
Pendant le rassemblement, beaucoup de parents d’élèves nous ont aussi confié l’inquiétude de leurs enfants qui passeront prochainement le bac et qui ne sont pas arrivés au bout d’une partie de leurs programmes scolaires.