Ce samedi 24 juin à Dijon s'est déroulée en début d'après-midi en centre-ville la Pride 2023, une marche des fiertés afin de célébrer la diversité, l'inclusion et de lutter contre les discriminations subies par les personnes LGBT (lesbiennes, gay, bi et trans). Des agissements anti-police ont mené à deux interpellations.
Beaucoup de manifestants étaient présents ce samedi après-midi, entre 2000 et 2500 selon la Préfecture de Côte-d'Or.
Manifester pour ses droits
La manifestation, selon le site gaypride.fr "n’a pas été déclarée aux service préfectoraux. « La première Pride était une émeute en 1969, et une déclaration contrevient à cet héritage », se justifie le collectif d’organisation sur les réseaux sociaux. Ses membres indiquent en outre qu’à l’occasion des dernières manifestations féministes ou queers déclarées, les autorités de Côte d’Or on systématiquement modifié le parcours afin d’empêcher les manifestants d’accéder au centre ville. « Ce n’est pas ce que nous souhaitons, nous voulons être vu-e-s, être remarqué-e-s », précisent-ils en rappelant qu’une manifestation non déclarée n’est pas forcément illégale. Il faudra s’attendre à un dispositif policier important pour encadrer et surveiller le cortège."
Dans le cortège très coloré, un couple de jeunes femmes, portant une pancarte "We are all human" ("nous sommes tous des êtres humains") défile. La raison de leur présence ? "C'est pour défendre les droits de tout le monde, je crois que c'est important, on est de moins en moins compris maintenant, c'est important de montrer au monde qu'on est humains aussi. On se sent assez incompris, c'est compliqué, et d'un autre côté, c'est compliqué de s'assumer aussi !"
Un autre manifestant s'exprime au sujet des personnes trans : "Les personnes trans, les personnes lesbiennes, c'est compliqué d'être respecté, d'avoir des ressources financières, d'avoir une famille. Il y a plein de gens qui sont isolés, qui n'ont pas le droit de fonder une famille. C'est des droits fondamentaux et nous on se bat pour ces droits-là. Plus on acquiert de droits, plus on acquiert de la visibilité, plus l'extrême-droite essaie de nous priver de cela. La question trans, on essaie de cliver les gens. On a eu des avancées sur les droits des lesbiennes, sur les droits des gays, on essaie de créer une ligne de fracture sur les droits des personnes trans et nous on est là et on essaie de rester unis pour contrer cette menace."
Pourquoi est-ce important de manifester ? Un couple de femmes répond : "Parce qu'il y a encore des gens qui meurent à cause de ça aujourd'hui. Les droits ne sont pas encore acquis partout par tout le monde, il y a des endroits où ça recule c'est important de continuer à se battre."
Le Préfet de Côte-d'Or condamne des agissements en marge de la manifestation
Selon un communiqué de la Préfecture de Côte-d'Or, "des individus se sont livrés à de nombreux tags et dégradations sur les magasins et établissements bancaires et ont scandé des slogans contre la police.
Leur volonté de dégrader murs et mobilier urbains ne fait pas de doute."
L'adjoint au maire de Dijon aux solidarités et l'action sociale, Antoine Hoareau (PS) a été le premier à condamner sur les réseaux sociaux "les slogans violents et les dégradations" commises en marge de la manifestation.
Franck Robine, préfet de la région Bourgogne-Franche-Comté, préfet de la Côte-d'Or, "dénonce et condamne très fermement ces dégradations inacceptables."
Le Préfet a "demandé à la police de réunir tous les éléments nécessaires pour que les
auteurs de ces actes délictueux rendent des comptes devant la justice. 2 personnes présumées auteures de tags ont été arrêtées."
D'autres réactions ont suivi
D'autres réactions ont été publiées, notamment par le député de Côte-d'Or Benoît Bordat (Renaissance) qui trouve "un simulacre de pride" dans la manifestation de samedi "qui abîme le travail des associations LGBT"
Le maire de Dijon, François-Xavier Dugourd, vice-président du Conseil Départemental de Bourgogne, a également commenté les agissements en marge de la manifestation, en faisant part de sa "solidarité avec le Préfet".