Plusieurs associations dont la Cimade et Emmaüs appellent les Dijonnais à se rassembler contre le "délit de solidarité" ce jeudi 9 février 2017, à 18 heures, palce François Rude. Début janvier, une affaire à Nice avait rouvert le débat sur l’aide que portent des citoyens aux migrants.
Plus de 350 organisations associatives ou syndicales, nationales ou locales, ont signé un manifeste publié le 12 janvier 2017 baptisé Délinquants Solidaires. Elles organisent partout en France des manifestations du 8 au 10 février 2017. A Dijon, un rassemblement est prévu ce soir à 18 heures, place François Rude. Une chaîne humaine sera réalisée.
#DelinquantsSolidaires création d'une fresque à Paris pendant le rassemblement pour en finir avec le #delitdesolidarite pic.twitter.com/SfblbHe7KP
— Délit de solidarité (@Del_solidaires) 9 février 2017
Qu'est-ce que le "délit de solidarité"?
Ce terme n'a pas d'existence juridique en tant que tel. Mais il renvoit à un article du code de l'entrée, du séjour des étrangers et du droit d'asile qui stipule que « toute personne qui aura, par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l’entrée, la circulation ou le séjour irrégulier d’un étranger en France » encourt jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende. Cet article, datant de 1945, vise à lutter contre les trafics d'etre humains et les passeurs.Des affaires retentissantes
Le monde associatif se mobilise aujourd'hui contre l'utilisation de cette disposition contre de simples citoyens ou des bénévoles venant en aide aux migrants. « On assiste depuis plusieurs mois à la recrudescence de cas où la solidarité est considérée comme un délit. Procès de personnes venues en aide à des personnes étrangères, menaces de lourdes sanctions, mesures d’intimidation, poursuites, condamnations à Calais, à Paris, à Norrent-Fontes, à Boulogne, à Loos, à Nice, à Perpignan, à St-Etienne, à Meaux…», peut-on lire dans le manifeste Délinquants Solidaires.La dernière affaire en date concernait un agriculteur des Alpes-Maritimes. Cédric Herrou était devenu un symbole de l'aide au migrants dans la vallée de la Roya, entre Nice et l’Italie. Il avait été poursuivi pour avoir aidé une cinquantaine d’Erythréens à s'installer dans un centre de vacances SNCF désaffecté. Le tribunal correctionnel de Nice devrait rendre sa décision ce vendredi 10 février 2017.
Interview de Paul Garrigue du collectif Solidarité Migrants 21
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