Du 6 au 8 février 2019 se déroulent les journées mondiales sans téléphone portable. Trois jours pour essayer de raccrocher. A Dijon, une brasserie a lancé le défi à ses clients
Depuis plusieurs années, cet objet discret est presque devenu un prolongement de notre main. Simple portable ou smartphone, il ne nous lâche plus.
Alors est-il possible de le lâcher le temps d'un café ou plus ? Dans une brasserie de Dijon, le patron a lancé le défi à ses clients.
A l'entrée de son établissement, une consigne est affichée : journée sans portable, éteignez vos téléphones.
Tous addicts ?
Pour la plupart des clients, prendre son téléphone est un réflexe inconscient.
"On a très vite l'envie d'avoir le smartphone entre les mains", concède l'un d'entre eux.
Pour un autre,
c'est plutôt difficile de s'en passer. On a plutôt l'habitude de l'utiliser tous les jours pour tout et rien.
Même le temps d'un café, pas évident de s'en priver.
A la place, la brasserie met à disposition des journaux.
Pour cette autre cliente, "mon premier réflexe, ça a été de me dire : oui mais je fais comment pour mon travail ?".
Fabrice Gérard, patron de l'établissement, l'avoue
Je suis comme mes clients, je pianote aussi sur mon portable. Je sais que c'est pas joli joli mais je le fais.
Trop de temps sur les écrans
A Dijon, l'expérience aura duré deux heures. Le temps de réaliser à quel point nous ne pouvons nous passer des écrans.
En moyenne, nous passons 5h07 minutes par jour devant les écrans.
C'est deux heures de plus qu'il y a dix ans.
Un résultat qui n'est pas sans conséquence chez les plus jeunes : la surconsommation d'écran entrave leur développement.
Le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel recommande d'ailleurs de ne pas exposer devant les écrans un enfant de moins de trois ans.
Autre source d'inquiétude, d'après l'« observatoire Bouygues Telecom des pratiques numériques » dans une enquête publiée en février 2018, plutôt que d'être privés de smartphone pendant une semaine, 41 % des français sont prêts à abandonner le sexe.
Le téléphone a de beaux jours devant lui.
Le reportage d'Anne Berger, Gabriel Talon et Cécilia Ngoc
Intervenant : Fabrice Gérard, Gérant du Café de l'Industrie