Après 5 heures de délibération, les jurés ont rendu leur verdict dans l'affaire des Bourroches. La Cour d'assises de Côte-d'Or a déclaré Dominique Rouquet coupable de l'assassinat de Delphine Cadoux en août 2017, en retenant la préméditation.
Au terme de quatre jours de procès aux assises de Côte-d'Or, les jurés ont déclaré Dominique Rouquet coupable du meurtre de Delphine Cadoux -une assistante médicale dijonnaise- qu'il fréquentait épisodiquement.
Si la culpabilité de l'accusé ne faisait aucun doute, une des questions centrales de ce procès était de savoir si cet homme de 38 ans- d'apparence ordinaire--s'était rendu chez la victime avec l'intention de la tuer. À cette question, les jurés ont répondu oui. Dominique Rouquet a donc prémédité le meurtre de Delphine Cadoux.
Au matin du dernier jour d'audience devant la cour d'assises de Côte-d'Or, le vendredi 20 septembre, l'accusé a exprimé des regrets. "Je suis désolé de ce que j'ai fait à Delphine et à la souffrance que je vous ai causés", a-t-il déclaré aux parents de la victime.
Un assassinat pour quelques centaines d'euros
Le 7 août 2017, le corps sans vie de Delphine Cadoux est découvert dans son lit, baignant dans une mare de sang, dans le quartier des Bourroches à Dijon. Elle est morte de plusieurs coups de hachette (N. D. L. R : une quinzaine selon le médecin légiste).
Si Dominique Rouquet reconnaît que ce qu'il a fait est "abominable", il n'a cessé de répéter qu'il n'était "pas un monstre et pas dangereux". Dès son arrestation, il avait avoué le crime et le motif : acculé par les dettes, il avait dérobé la carte bleue et le chéquier de la victime.
La spirale du mensonge
Au moment du crime , Dominique Rouquet était sans emploi. Il avait été licencié un an plus tôt. Un licenciement qu'il n'a jamais osé avouer à son entourage. Selon ses avocats, il ne voulait pas décevoir ses proches, et surtout son père. Pendant un an, le trentenaire a donc fait "comme si" rien n'avait changé. Il ne s'inscrit pas à Pôle emploi, conserve sa voiture, continue de simuler des trajets domicile-travail, et garde le même train de vie qu'auparavant.
Du mensonge au crime
Mais au fil des mois, les dettes s'accumulent et Dominique Rouquet aurait reçu un ultimatum du propriétaire de son appartement. Face à la pression du créancier, l'accusé aurait alors décidé de voler le chéquier et la carte bancaire d'une connaissance qu'il fréquentait de façon épisodique.
Le soir du 5 août 2017, Dominique Rouquet s'est rendu dans l'appartement de Delphine Cadoux- dans le quartier des Bourroches de Dijon (Côte-d'Or) pour lui voler son chéquier et sa carte bancaire. La femme lui demande un massage, il s'exécute. Dominique Rouquet profite de ce moment pour saisir une hachette, qu'il avait récupérée chez son père. Après avoir hésité durant plusieurs minutes, il assène une quinzaine de coups à sa victime. Il reviendra quelques instants plus tard pour l'achever.
Au terme de quatre jours de procès, Dominique Rouquet a donc été condamné à 28 années d'emprisonnement, même si les jurés ont reconnu qu'il était atteint d'un trouble psychique ayant altéré son discernement au moment des faits.
Avec cette condamnation, la Cour suit donc partiellement les réquisitions de l'avocat-général qui demandait 30 ans de réclusion criminelle.
A l'issue du verdict, les parents de la victime se disent "satisfaits" mais que cette condamnation ne leur rendra pas leur fille.
Dominique Rouquet et ses avocats ont désormais dix jours pour faire appel.