Peu d'effets secondaires... ce nouveau traitement contre le cancer est très prometteur

Avec l'ouverture de la première unité de radiothérapie interne vectorisée, le centre d'oncologie Georges-François Leclerc de Dijon (CGFL) devient l'un des rares centres en France à pouvoir proposer cette technologie prometteuse. Qui change de la chimiothérapie.

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Oubliez la radiothérapie telle que vous la connaissez. Ici, pas de machine pour bombarder le corps de rayons et détruire les tumeurs : la radiothérapie interne vectorisée (RIV) agit depuis l'intérieur de l'organisme grâce à une injection.

Il s'agit d'un traitement ciblé qui permet de ralentir efficacement la progression de certains cancers métastasiques, notamment ceux de la prostate, avec très peu d'effets secondaires pour les patients.

Une technologie qui permet d'atteindre directement les cellules tumorales

La radiothérapie interne vectorisée est une technologie thérapeutique de pointe dans le traitement de certains cancers. "C'est clairement une innovation de rupture dans laquelle nous plaçons beaucoup d'espoir", s'enthousiasme le professeur Alexandre Cochet, responsable du service de médecine nucléaire au centre Leclerc.

Contrairement à la radiothérapie ou à la chimiothérapie qui vont détruire de nombreuses cellules sans distinction, la radiothérapie interne vectorisée va s'attaquer exclusivement aux cellules cibles tumorales. "De petites molécules radioactives sont injectées par intraveineuse dans le corps du patient", nous explique le professeur Cochet, qui compare le procédé à une sorte de "chimiothérapie radioactive". Les "molécules RIV" vont alors se diriger très spécifiquement vers certaines cellules tumorales et s'y fixer, entraînant leur destruction.

La RIV permet de soigner les cancers de la prostate et les tumeurs, mais pas de les guérir

Pour l'heure, seules trois "molécules RIV" ont été mises au point pour le développement de médicaments radiophamaceutiques ciblés. Deux de ces molécules s'appliquent spécifiquement au cancer de la prostate et la dernière aux tumeurs neuroendocrines (tumeurs d'origine digestives). 

"C'est une technologie qui intervient plutôt tardivement dans le traitement des cancers, concède le Professeur Cochet, puisqu'il ne peut être opérant qu'au stade métastasique, mais il prolonge la vie du patient en diminuant par 2 le risque d'évolution de la maladie, et ce avec très peu d'effets secondaires. En clair, ce sont des cancers qui sont à un stade avancé et que l'on ne peut plus guérir qui sont traités par la RIV ; on en contient juste l'évolution".

Un investissement de plus d'1 million d'euros pour cette 1ère unité RIV

Face à la forte prévalence des cancers de la prostate dans une population masculine vieillissante,  d'où le développement de cette 1ère unité RIV.

Face à l'augmentation des demandes de traitement du cancer de la prostate dans une population masculine vieillissante, cette technologie est prometteuse. Le Centre George-François Leclerc a investi plus d'1 million d'euros dans cette première univé RIV.

Depuis février 2022, le personnel de médecine nucléaire appliquait le traitement sur quelques patients en occupant un simple couloir. Avec cet investissement, le centre d'oncologie va pourvoir absorber une bonne partie de la demande. "Désormais, les conditions sont optimales, tant pour le confort de travail que pour l'accueil des patient" nous explique Pauline Léo, cadre de santé en médecine nucléaire.

Une prise en charge en ambulatoire

Les patients pris en charge avec la technologie RIV reçoivent une injection toutes les 4 à 8 semaines et se rendent à l'hôpital en ambulatoire. Après l'injection, qui ne prend qu'une vingtaine de minutes, les patients restent en observation pendant 6 heures, le temps de leur permettre d'évacuer une partie de la charge radioactive qui leur a été administrée.

Christian K. (65 ans) en est à sa deuxième injection pour tenter de soigner son cancer aux intestins. Pour lui, ce nouveau traitement n'a rien à voir avec la chimiothérapie qu'il a reçu dans les premiers temps de sa maladie : "J'avais des nausées terribles avec la chimio, alors que là, pour le moment, tout se passe très bien, sauf aucun effet secondaire", se félicite-t-il.

Une thérapie d'avenir

La RIV apparaît donc comme une thérapie d'avenir, avec des perspectives de développement de traitements pour soigner entre autres les cancers du pancréas et du sein. Un travail qui se fera autour du développement de nouvelles molécules spécifiques, en partenariat avec l'Université de Bourgogne. D'ici à 5 ans, le Centre Georges-François Leclerc entend doubler le nombre de ces molécules, en investissant pas moins de 7 millions d'euros.

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