La Fédération nationale bovine (FNB) a lancé des actions coup de poing contre l'enseigne Carrefour mardi 6 septembre 2016. Les éleveurs estiment que la marque leur achète la viande bovine à un prix trop bas, mettant en danger la filière. Des actions ont été menées à Quetigny ce mercredi 7 septembre.
Après les laitiers et Lactalis, place aux élèveurs bovins contre Carrefour. La grogne monte dans le monde agricole. La Fédération nationale bovine (FNB) s'attaque groupe Carrefour. La FNB lance le mot d’ordre de cibler les magasins de tout le territoire par des actions coup de poing pour dénoncer leur refus de s’engager dans l’action cœur de gamme.
Une première action s'est déroulée ce mardi en Seine-Martime, et une autre a été menée au Carrefour de Quetigny dans l'agglomération de Dijon. Une vingtaine d'éleveurs ont notamment emballés les caddies et bloqué les caisses du magasin. La manifestation devrait durer toute la matinée.
Selon la FNB, en deux ans, le prix de la viande bovine a perdu 70 centimes par kilo, soit une perte moyenne de 300 euros par animal commercialisé. Devant cette situation, les acteurs du monde bovin ont fait la proposition "de s’engager dans la valorisation des races à viande à travers la mise en place du cœur de gamme. Cet engagement se traduit par une garantie de qualité pour les consommateurs ainsi que par un prix basé sur les coûts de production pour l’éleveur."
Or selon la Fédération, si certaines enseignes se sont engagées dans cette démarche, ce n'est pas le cas de Carrefour. La FNB met en avant un accord avec Système U, et son «coeur de gamme» qui offre une qualité de la viande supérieure, basé sur les coûts de production de l'éleveur (+1 euros/kg - prix au kg autour de 4,50 euros), sans hausse de prix pour le consommateur.
Voir le reportage ce matin à Quétigny de François-Marie Lapchine et Dalila Iberrakène
"Nous ne pouvons pas continuer sur un modèle uniquement basé sur la dérégulation des marchés. Notre métier a un prix" Jean-Pierre Fleury, président FNB - 31 août 2016
Carrefour s’est opposé au dispositif. Mais sans changement réel, les producteurs bovins verront leur situation financière encore se dégrader, avançant qu'un tiers des éleveurs (30 000) pourraient faire faillite dès l'automne.
Une réunion est prévue avec la direction nationale à Paris dans la journée.