La campagne des élections européennes débute ce lundi 27 mai et l'échéance préoccupe certaines communes de Côte-d'Or. Le nombre record de listes à afficher sur des panneaux leur pose des problèmes logistiques. Le ministère de l'Intérieur a publié une circulaire pour simplifier les règles.
37 listes déposées. Le scrutin européen de 2024 signe un record en la matière. Dans certaines petites communes de Côte-d'Or, on tente de gérer tant bien que mal l'afflux de candidatures. Avec les moyens du bord et en temps limité.
Lux (Côte-d'Or), 550 habitants, ne possède que 36 panneaux dans ses réserves. Le village compte s'en procurer un 37e. "On va aller chez un marchand de matériaux et le faire sur mesure", indique son maire (SE) Renaud Lehmann.
En attendant, l'élu s'occupe de la disposition des panneaux en compagnie d'un employé municipal. Objectif : terminer le travail d'ici le 27 mai, début officiel de la campagne électorale. “Le délai entre le dépôt des listes et l’installation des panneaux est un peu court", regrette Renaud Lehmann, qui ne cache pas son agacement.
À chaque fois, on est sollicité au dernier moment. Quand on a besoin de nous, on est obligé de s’adapter en urgence alors qu’en temps normal, on est pas entendu, on n’existe pas.
Renaud LehmannMaire (SE) de Lux (Côte-d'Or)
Le choix d'un affichage recto verso
Autre petite commune, autre stratagème. Brognon n'a que dix panneaux en stock. Son maire a donc opté pour un affichage recto verso et deux listes sur chaque panneau. "On est sur un système qui ne correspond pas aux règles d’affichage où tout doit être traité de la même manière. Là on bricole", souffle Ludovic Rochette, Maire (Horizons) du village de 300 habitants.
En effet, il se place dans l'illégalité. Une circulaire du ministère de l'Intérieur d'avril 2024 décrit ce choix comme une "rupture d'égalité entre les listes de candidats, en fonction de leur côté d’affichage et de la visibilité de celui-ci".
L'édile appelle l'Etat et les collectivités locales à réfléchir à une évolution des règles.
On peut penser à des affichages plus petits ou à des panneaux digitaux sur lesquels les candidats défileraient les uns après les autres
Ludovic RochetteMaire (Horizons) de Brognon
Il propose également de s'inspirer des dispositifs électoraux créés pendant la pandémie : "Des plateformes en ligne avaient mis à disposition toute la propagande électorale", se souvient le maire.
"Les maires peuvent fabriquer eux-mêmes des panneaux"
De son côté, la préfecture de Côte d'Or invite les communes en difficulté à se tourner vers des alternatives, prévues par l'Etat. “Les maires peuvent fabriquer eux-mêmes des panneaux ou avoir des panneaux de modèles différents. Ils peuvent aussi utiliser les murs des bâtiments communaux pour faire de l’affichage électoral", rappelle Jean-Luc Milani, Directeur des collectivités locales et des élections de la préfecture.
“Nous n’avons pas eu d’instruction ministérielle nous permettant d’être plus souple que les instructions que nous avons reçues précédemment", avertit le représentant de l'Etat. Les mairies contrevenantes sont prévenues.