Selon le BRGM (Bureau des Recherches Géologiques et Minières), le niveau des nappes phréatiques en Bourgogne est bas, conséquence d'un hiver peu pluvieux, et d'un épisode de sécheresse estivale.
L'eau : la météo et la géologieLe BRGM a pour mission (parmi d'autres) de collecter les données issues de capteurs installés sur la Région Bourgogne-Franche-Comté et d'établir une surveillance des nappes phréatiques.
Une centaine de capteurs traduisent ainsi le niveau d'eau des nappes phréatiques, les données sont collectées et validées par les ingénieurs du BRGM sur le site ADES (accès aux données sur les eaux souterraines)
Afin d'interpréter au mieux les données, les statistiques doivent avoir une antériorité d'au moins 15 ans.
Les Services de l'Etat comme la Dréal (Direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement) et la DDT (Direction départementale des territoires) éditent les bulletins d'information sur l'eau, en plus des relevés des niveaux des cours d'eau.
De ces informations, les Préfectures éditent les bulletins de vigilance et parfois, de restrictions d'usage de l'eau.
Début septembre, une situation tendue
Les capteurs de la région Bourgogne traduisent des niveaux bas ou très bas, selon Manuel Parizot, directeur du BRGM à Dijon.
Les niveaux se situent en-dessous des moyennes dans le Val de Saône et dans le Morvan.
Mais il demeure que ce ne sont pas les plus bas enregistrés (sur une antériorité maximale de 20 ans).
La situation est similaire à 2017 (hiver peu pluvieux), le niveau des nappes phréatiques est plus bas qu'en 2018 (cette année, de fortes pluies hivernales avaient permis de "recharger" un peu les nappes).
Mais le BRGM possède peu de recul sur le suivi des nappes phréatiques, le suivi ne se fait que depuis 2006 de façon systématique.
Une nouvelle arme : la modélisation
Le BRGM commence à éditer une "Météo des Nappes", un outil qui projette sur 6 mois l'état des nappes phréatiques, en fonction des prévisions météo. L'outil informatique permet donc de modéliser l'évolution du niveau des nappes, et d'en faire une simulation sur les mois les plus critiques.
Un projet d'étude est en cours entre l'Etat et l'Agence de l'Eau, concernant le Val de Saône, soit un secteur de 3000 km2. Cette étude mobilise 3 ingénieurs sur 3 ans.
Le BRGM étudie la composition des sols mais il faut aussi constater l'état des cours d'eau en Bourgogne pour mesurer l'étendue de la sécheresse.
Deux exemples en Saône-et-Loire et dans la Nièvre :
Saône-et-Loire : l'Arroux est à sec
Un reportage de Michel Gillot et Anthony Borlot
Intervenants :
- Stéphane Clément, SINETA (syndicat d'aménagement de l'Arroux et de son bassin versant)
- Jean-Marc Guilhem, Eleveur de charolais et président du syndicat des eaux
Nièvre : la Loire présente un niveau inquiétant
Un reportage de Rémy Chidaine et Tania Gomès
Intervenants :
- Franck et Sylvie Réon, riverains de la Loire
- Patricia Morel, riveraine de la Loire
- Pierre Kaluzny, président de l'Association de protection du confluent Loire-Allier