Le congrès de l’association des maires de France a lieu du 16 au 18 novembre. Un an après les municipales et le début de la pandémie, comment va le moral des élus locaux ? Nous avons posé la question à Ludovic Rochette (DVD), président de l'AMF21 et maire de Brognon.
Des maires de tous bords politiques sont actuellement réunis au congrès de l’AMF, l'association des maires et des présidents d’intercommunalités de France, qui se déroule du 16 au 18 novembre 2021 à Paris. En raison de la pandémie de Covid-19 l'édition 2020 n'avait pas eu lieu. Le thème du congrès sera d'ailleurs ‘les maires en première ligne face à la crise”.
Parmi les nombreux élus locaux présents au 103ème Congrès des maires de France, Ludovic Rochette (DVD), président de l'AMF 21, maire de la commune de Brognon depuis 1998 et président de la communauté de communes Norge et Tille. Il a fait le déplacement à Paris avec cent élus locaux de Côte-d’Or.
Comment les maires ont-ils fait face à la crise sanitaire ?
Ludovic Rochette : C'est l'un des débuts de mandat les plus compliqués que les maires ont dû assumer. Il y avait ce travail conséquent et en même temps, il fallait bien faire fonctionner la machine. Une situation où il a fallu gérer en même temps le confinement, être aux côtés de l’Etat. Notre tâche a été aussi de faire en sorte que le travail des soignants soit le moins compliqué possible, que les hôpitaux soient moins saturés.
Pour les nouveaux élus cela a certainement été un exercice compliqué mais c’était une expérience je pense bonifiante. Cela a été la meilleure des formations.
Les maires sont-ils démoralisés ?
L.R. Sur le mandat précédent (2014 à 2020, ndlr), en Côte-d’Or, un maire sur dix n’a pas fini son mandat pour raison de santé, professionnelle, personnelle et aussi à cause de la difficulté de la fonction. C’est un mouvement qui va sûrement s’accélérer néanmoins quand on regarde les renouvellements, 57 % des nouveaux maires (élus en cours de mandat) sont des femmes. La fonction est compliquée, mais elle se professionnalise.
La fonction de maire attire-elle encore ?
L.R. Ce que j’observe, c’est qu’en 2020 toutes les communes de Côte-d’Or ont trouvé des maires et lorsqu’il y a une démission, il y a toujours quelqu’un pour reprendre le flambeau derrière. Effectivement les tâches et la gestion sont de plus en plus compliquées, en revanche tout le monde a compris que l'on ne peut pas voir une France fonctionner sans les communes et sans les maires.
On entend parfois que 35.000 communes c’est trop. Heureusement qu’on a eu 35.000 leviers pendant la crise sanitaire pour participer à la relance.
Qu'attendez-vous du chef de l’Etat ?
L.R. Ce que je souhaite, c'est que l’on ait une vision claire du mandat qui va s’ouvrir. Soit on continue, soit il y a une nouvelle phase de décentralisation qui doit s’ouvrir en début de mandat. Mais en tout cas il faut que les règles soient claires pour les années qui viennent.