Mercredi 30 janvier, une conférence sur les métiers de l'humanitaire se tenait à l'Université de Bourgogne. Ninon Leduc travaille pour l'ONG Action contre la faim. Elle est venue témoigner de son expérience au sein de cette ONG.
Ninon Leduc est venue témoigner de son expérience au sein d'Action contre la faim.
Cette juriste de formation est diplômée d'un master Action et Droit humanitaire à Aix-Marseille en 2015. Elle a rejoint Action contre la faim comme stagiaire en 2014.
Elle intervient en Afghanistan, au Burkina Faso, en République centrafriquaine et à Djibouti. Elle a occupé les postes d'assistante Directeur Pays à Responsable de programme.
Les étudiants présents étaient juristes, ingénieurs en agro-alimentaire, étudiants en médecine, autant de bonnes volontés venues entendre le retour d'expérience des intervenants.
Travailler dans l'humanitaire
Les intervenants ont démontré que les métiers de l'humanitaire permettaient de véritables carrières.
Mais qu'il fallait aussi connaître les perspectives salariales.
Ainsi, beaucoup de métiers se regroupent dans des tâches de gestion (comptabilité, ressources humaines...), mais il demeure l'humanitaire de terrain, qui représente 80% des contrats à durée déterminée dans le secteur.
Une autre mise en garde concerne l'aspect "usant" du métier : le côté "globetrotter" peut parfois aller à l'encontre de projets familiaux, ou bien peut devenir exigeant en matière de santé.
Les compétences demandées peuvent aussi être exigeantes, au niveau des responsabilités. Par exemple, gérer un camp de réfugiés de 200 000 personnes au Soudan relève d'une grande compétence.
Une formation "socle" est nécessaire
Les professionnels à la tribune ont relevé la nécessité de disposer d'une formation "socle" professionnelle.
Elle est nécessaire avant de s'engager dans l'humanitaire, pour les possibilités de sortie et/ou de reconversion.
Mais aussi, cette formation doit servir de "socle" pour l'ONG elle-même.
Manque de reconnaissance
Le retour d'expérience des personnes engagées dans l'humanitaire est général : le secteur n'est pas considéré comme un "vrai" secteur professionnel. En effet, les ONG sont perçues encore de façon négative.
Les expériences en humanitaire sont parfois peu reconnues
A titre d'exemple, le secteur n'existe pas à Pôle Emploi, ce qui parfois pose problème dans les reconversions.
Avant de s'engager, se positionner
Les intervenants ont tenu à préciser ce que signifiait le mot "humanitaire" : aider des personnes dans le besoin, dans un but non lucratif. Le terme "aide humanitaire" a été aussi défini : sauver des vies, engager des actions urgentes (catastrophe, guerre...) et mettre en place des actions de développement (dans un processus global d'amélioration des conditions de vie)
Les autres intervenants
Issa Diawara, diplômé de Sciences Politiques, il a été le président de l'Association Malienne de Dijon (AMD). Il est aussi expert en enseignement et éducation auprès du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).
Professeur d'économie et de gestion à l'Université de Bourgogne, il est aussi chef du département Information et Communication de l'IUT de Dijon-Auxerre. Il est également administrateur de BFC International.
Bernard Blettery est professeur des Universités Praticien Hospitalier. Sa motivation dans la démarche humanitaire, consiste à agir auprès des excluls, tels que les SDF, réaliser des actions de proximité et progresser sur les problèmes éthiques posés par l'action humanitaire.
La conférence était co-organisée par l'antenne départementale d'Action Contre la Faim Côte-d'Or.
Un diplôme Universitaire "action humanitaire"
L'Université de Bourgogne propose depuis 2005 le Diplôme Universitaire d’Action Humanitaire (DUAH) qui est du troisième cycle ; il est organisé chaque année par la Faculté de Médecine de Dijon.
3 questions posées à Ninon Leduc (Action Contre la Faim), par François Latour
- Le recours à l'action humanitaire prend-il de l'ampleur ?
- L'action humanitaire et les ONG sont-ils suffisemment connus ?
- Faut-il conquérir de nouveaux donateurs ?