Dans la nuit de dimanche à lundi, les habitants de Semur-en-Auxois, en Côte-d’Or, ont été surpris par la montée des eaux. À quelques kilomètres de là, les responsables du barrage de Pont-et-Massène tentent, tant bien que mal, de réguler ces niveaux de crue exceptionnels.
Depuis lundi matin, les habitants du village de Semur-en-Auxois (Côte-d’Or) sont confrontés à une crue de l’Armançon. Le département est en vigilance orange depuis ce mardi 2 avril. Les Voies navigables de France, en charge du barrage de Pont-et-Massène, sont-elles responsables de cet épisode de crue ?
“C’est faux", dément Olivier Fauriel, directeur Centre-Bourgogne pour les VNF. Les niveaux d’eau de cette crue sont exceptionnels. Tant que le barrage peut absorber ces précipitations, on le fait. Quand elles deviennent trop importantes, pour la sécurité de l’ouvrage, on doit permettre l’écoulement des eaux. Mais les débits qui sortent sont les mêmes que ceux qui entrent.”
21,75 mètres maximum
Construit à la fin du XIXe siècle, le barrage de Pont-et-Massène n’a pas été conçu pour diminuer le débit maximum de l’Armançon pendant une crue. “Cette construction sert principalement à la navigation, au printemps. Mais la montée des eaux actuelle a été anticipée”, fait savoir le responsable de VNF.
Mobilisés “depuis le début du week-end”, les agents des Voies navigables de France ont commencé à baisser le barrage dès samedi, précise Olivier Fauriel. “Notre côte maximale d’exploitation est de 20,75 mètres de hauteur. Nous avons laissé monter le niveau de l’eau au-delà de ce stade, pour atteindre 21 mètres.”
La côte de sécurité du barrage, le niveau au-delà duquel il devient dangereux de remplir le réservoir, s’élève à 21,75 mètres. “Le risque de rupture de l’ouvrage est maîtrisé, estime le directeur. Mais au-delà de ce niveau, oui, il peut y avoir des aléas.”
“Le pic de crue est passé”
Rénové entre 2015 et 2016, le barrage permet la retenue d’environ six millions mètres cubes d’eau. Par mesure de précaution, les responsables de l’ouvrage ont “ouvert la vanne de fond, permettant au barrage d’arrêter de se remplir”, “à minuit, dans la nuit de dimanche à lundi”.
Problème : “entre minuit et cinq heures du matin, le débit de l’Armançon a continué à grimper”, souligne le directeur. “Encore une fois, c’est une situation qui ne se produit qu’une fois tous les cent ans. Et dans laquelle, ce type de barrage ne suffit pas à amortir la crue.”
Dans les jours prochains, les responsables du barrage de Pont-et-Massène s’attendent à une baisse du niveau de l’eau. “Le pic de crue est passé. La vanne de fond est refermée. La décrue est entamée, énumère Olivier Fauriel. Notre mode de gestion de l’ouvrage a plutôt bien contribué à protéger les riverains.”