L’Ehpad d’Époisses (Côte-d'Or) s’est doté d’une capsule immersive nommée VirtySens. Cette machine agit sur la vision et les sens des occupants pour les faire voyager à différents endroits. Un outil pédagogique qui permet de travailler la mémoire et de lutter contre différents problèmes liés à l’âge.
Une fois le cercle muni de capteurs abaissé, Alain Gasselin, un résident, coiffé d’un casque de réalité virtuelle n’est plus à l’Ehpad d’Époisses (Côte-d'Or), mais à Paris devant l’Arc de Triomphe. Le dispositif est transportable de façon à pouvoir être placé autour d’un lit ou d’un fauteuil. Ainsi, qu’ils soient valides ou alités, tous peuvent profiter de la nouvelle machine d’immersion sensorielle afin de couper de leur quotidien.
Une machine qui “rappelle des souvenirs”
Pour une autre résidente, qui a habité en région parisienne, c’est un voyage en Égypte qui est rendu possible par l’appareil. L’occasion de comparer la réalité virtuelles avec ses propres souvenirs, eux bien réels.
“C’est bien, mais j’ai déjà vu en vrai, lance fièrement Gisèle. C’est à peu près pareil, ça me rappelle des souvenirs. On avait dormi dans le désert avec mon mari et mon fils”. Mais les sensations étaient moins présentes selon elle, pas de quoi “sentir la chaleur du soleil”.
Très utilisée dans le jeu vidéo, la réalité virtuelle n’a pas seulement des bienfaits ludiques selon Isabelle Parizot, animatrice à la maison de retraite : “Ce n’est pas du tout un jeu, c’est un outil pédagogique qui va permettre aux résidents de voyager. De travailler la mémoire...”
Le but ? Faire travailler la mémoire des occupants, par des sensations, des images... Le casque permet d'observer les endroits reproduits virtuellement. Les capteurs agissent en projetant de l’air qui peut transmettre des températures ou des odeurs.
La personne dotée des équipements peut aussi faire participer les autres résidents. En tournant la tête jusqu’à 180°, le porteur du casque partage son regard grâce à une tablette connectée. L’occasion de collaborer et d’échanger des expériences.
Onze endroits différents à visiter
L’établissement a investi 40 000 euros pour se munir du premier outil du genre en Bourgogne-Franche-Comté. Un choix qui “permet d’évoluer dans le temps”, selon Sébastien Guilloteau, le directeur.
“Ça permet de lutter contre la dégénérescence cognitive et de travailler la psychomotricité, explique-t-il. Si on étend un peu son utilisation, ça aide aussi à améliorer la qualité de vie au travail pour le personnel.”
Munis de onze situations pour le moment, l’appareil sera doté d’autres expériences dans six mois, pour varier les plaisirs.