Alors que les championnats débutent en septembre, de nombreux clubs de football amateurs sont toujours en recherche d'entraîneurs pour leurs équipes. En Côte-d'Or, certains tirent la sonnette d'alarme et cherchent désespérément une solution.
Le dimanche 3 septembre va sonner la reprise des championnats pour le monde du football amateur. Mais à deux semaines du premier match de la saison, le FC Mirebellois-Pontailler-Lamarche recherche toujours un entraîneur pour sa deuxième équipe évoluant en troisième division départementale.
"Un énorme problème"
Son président, Noël Vallot, avoue être à court d'idées. "C’est clair qu’on a de gros soucis de ce côté-là. Depuis début juin, on cherche quelqu’un pour accompagner notre deuxième équipe mais on a eu aucun contact. C’est un énorme problème à deux semaines de la reprise des championnats."
Et il n'est pas le seul à rencontrer des difficultés. Le monde du football amateur semble être en pénurie d'entraîneurs. Sur internet ou sur les réseaux sociaux, les offres se multiplient pour trouver des volontaires, sans succès.
"On n’a pourtant pas de critères de sélection", assure Noël Vallot. "Même s’ils n’ont pas d’expérience, ou si ce sont des jeunes qui veulent se lancer, ce sont les bienvenus. Aucun diplôme n’est demandé."
"Si on avait plus de personnes pour encadrer les joueurs, on aurait plus d’équipes. On n’a pas de problème d’effectifs, mais on préfère avoir une équipe bien encadrée plutôt que deux ou trois à moitié encadrées."
Noël VallotPrésident du club FC Mirebellois-Pontailler-Lamarche
Les écoles de football impactées
Quelques kilomètres plus loin, Dijon ULFE (Union Luso Française Européenne), un club amateur au sein de Dijon, rencontre également de sérieux problèmes de recrutement. Des soucis qui s'étendent jusqu'à son école de football. "En tout, il me manque six responsables chez les jeunes pour pouvoir correctement encadrer les équipes", confirme Emmanuel Simoes, entraîneur et responsable de l'école de football.
Une pénurie de personnel qui impacte la vie des clubs. Cela fait plus d'un an qu'Emmanuel Simoes chercher un entraîneur pour la deuxième équipe des seniors. Sans responsable pour cet effectif durant la saison 2022/2023, c'est un joueur du club qui a dû raccrocher les crampons pour prendre la place du coach. Une solution qui ne peut pas durer sur le long terme.
Ainsi, Emmanuel Simoes se retrouve aujourd'hui fréquemment seul pour un groupe d'une trentaine de joueurs à l'entraînement. Mais pourquoi plus personne ne postule au poste d'entraîneur ?
"Les gens ne veulent plus s’investir, le bénévolat n’attire plus."
Noël VallotPrésident du FC Mirebellois-Pontailler-Lamarche
"Les gens ne sont plus intéressés par le bénévolat. Les clubs amateurs ne touchent pas assez d’argent pour pouvoir en donner aux coachs."
"Le football amateur déplaît de plus en plus"
Aujourd'hui, Emmanuel Simoes, du Dijon ULFE, assure que le monde du football amateur n'est plus le même. "La mentalité des joueurs a changé. Si les entraîneurs arrêtent, c’est aussi parce qu’ils en ont marre de s’investir pour des joueurs qui ne se donnent pas à fond. Cela demande beaucoup de temps, et aussi certains frais".
Et Noël Vallot, président du FC Mirebellois-Pontailler-Lamarche, confirme cette tendance. "La catégorie senior n’attire plus. Chaque week-end, il y a des embrouilles entre joueurs, du manque de respect. Rares sont les matchs qui finissent sans carton rouge. Le football amateur déplaît de plus en plus."
Trouver une solution rapidement
La saison démarre dans deux semaines et le dirigeant du FC Mirebellois-Pontailler-Larmarche n'a pas d'autre choix. "Pour l’instant la seule solution qu’on a, c’est que je vais accompagner l'équipe les week-ends. Et on s’arrangera pour les entraînements avec le coach de l’autre équipe", avoue-t-il, résigné.
À Dijon ULFE, on va miser sur les étudiants. "On va aller voir à la faculté de sports à Dijon si certains veulent venir en stage chez nous pour encadrer les jeunes. C'et comme ça qu'on a trouvé des responsables la saison dernière", confie Emmanuel Simoes.
En France, on compte actuellement 40 000 éducateurs licenciés. 95% des encadrants sont bénévoles selon la fédération françase de football (FFF).