Témoignage. "On avait de l'eau jusqu'au torse" : des pompiers volontaires de Côte-d'Or de retour des inondations dans le Pas-de-Calais

Publié le Écrit par Da Silva Nicolas

Pendant sept jours, trois pompiers volontaires du SDIS 21 ont quitté la Côte-d'Or pour prêter main-forte à leurs collègues dans le Pas-de-Calais, touché par d'importantes inondations. Ils se nomment Romuald, Brandon et Anthony, et cette semaine restera marquée à vie pour eux.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Tout commence le mercredi 15 novembre. Romuald Mole, Brandon Maratray et Anthony Boussard reçoivent un message d'alerte sur leur téléphone. Le SDIS 21 demande à tous ses pompiers volontaires de Côte-d'Or s'ils sont disponibles pour une mission cruciale dans le nord de la France. Car à ce moment-là, le Pas-de-Calais est en proie à d'importantes inondations. 

Romuald, Brandon et Anthony n'hésitent pas une seconde. "En tant que pompiers, on a envie d’aider les autres. Le fait que ça prenne une dimension extra-départementale, aider des collègues qu’on ne connaît pas... Ça nous motive d'être pompiers pendant une semaine et de se rendre utile. C'est pour ça qu’on a signé", explique Brandon. 

"L’eau nous arrivait jusqu’au torse"

Vendredi 17 novembre, l'équipage quitte la Côte-d'Or pour Eperlecques, une commune du Pas-de-Calais ravagée par les inondations. Sur place, les pompiers volontaires ont du mal à réaliser l'étendue des dégâts. "C’était impressionnant. On se retrouvait dans certains quartiers avec 1,10 mètre d'eau au plus haut, alors que le sinistre avait eu lieu une semaine auparavant", témoigne Romuald.

"Il y avait 1,50 mètre d’eau dans certaines rues. On a dû prendre les bateaux pour se déplacer. L’eau nous arrivait jusqu’au torse. Les collègues ont accompli un travail remarquable pour évacuer les gens avant nous", ajoute Romuald.

"Je retiens la solidarité"

Les Côte-d'Oriens vont être accueillis comme des héros par les locaux. "Les habitants étaient contents de nous voir, ils nous demandaient de quel département on venait. Un lien s’est créé en peu de temps et c’est fort. On ne pensait pas vivre ça sur le plan humain."

Très vite, Romuald, Brandon et Anthony sont sollicités. La mission des trois nouveaux arrivants est claire : désengorger la ville. "On travaillait dès qu'il faisait jour, de 7h30 jusqu'à 18 heures, voire plus. On mettait les pompes en place, et on essayait d'aller voir les gens s’ils ont besoin de quelque chose, si on peut leur apporter quoi que ce soit."

Mais les soldats du feu ne sont pas seuls. "Les habitants ont fait preuve d'une solidarité remarquable. Ils ont fait à manger tous les midis pour une cinquantaine de pompiers. Ils ont fait une chaîne humaine pour construire un barrage avec des sacs de sable pour limiter les dégâts sur l’école. On sentait qu'ils commençaient à fatiguer mentalement, mais ils gardaient quand même le sourire."

On a dit aux habitants : "vous n’êtes pas seuls. On va venir vous aider, on est là pour vous."

Brandon

Pompier volontaire du SDIS 21

Nos pompiers de Côte-d'Or tissent des liens avec les habitants, mais aussi avec leurs collègues, venus de la France entière. "On ne se connaissait pas et on est limite devenus des amis."

Durant une semaine, 300 pompiers font d'un gymnase leur quartier général. Des lits de camp, des douches communes... Pas le confort rêvé mais ce n'est pas le plus important. "La première chose à laquelle je pensais, c'était prendre une bonne douche en rentrant !"

"On se sent prêts à y retourner"

Au total, près de 1 000 pompiers ont été mobilisés cette semaine, et d'autres viendront prendre le relais. "Chez les pompiers, on a une capacité de mobilisation importante et on n'hésite pas à se porter volontaires. Nous, ce n’est pas notre métier, mais c’est quelque chose qu’on fait naturellement et qu’on aime", estime Brandon.

Car Romuald, Brandon et Anthony ne sont pas payés pour cette semaine de dépannage. Certains volontaires ont même dû poser des congés pour pouvoir aller dans le nord de la France. 

Un sacrifice honorable pour ces derniers, salués par leurs entourages. "Nos familles sont souvent inquiètes, mais elles savent qu'on est pompiers volontaires. On a un engagement. Ils nous soutiennent, ils savent qu’on aime ça. Ils sont contents de voir qu’on se donne pour quelque chose qu’on aime."

Alors que Romuald, Brandon et Anthony retrouvaient leur caserne à Dijon ce vendredi 24 novembre, trois autres pompiers volontaires la quittaient pour rejoindre le Pas-de-Calais. Un roulement qui n'est pas près de s'arrêter, car la situation est encore loin d'être sous contrôle.

Qu’avez-vous pensé de ce témoignage ?
Cela pourrait vous intéresser :
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information