Comme beaucoup d'établissements accueillant du public, les thermes de Luxeuil, Salins et Lons ont dû à nouveau fermer leurs portes pour un second confinement. Les conséquences économiques sont catastrophiques pour des structures qui ont pour vocation de soigner des malades.
Luxeuil-les-Bains en Haute-Saône : une perte de 62% de chiffre d'affairePour Didier Ringwald, directeur des thermes, l'année 2020 est une année noire qu'il faudra vite oublier même si les finances de la structure vont être impactées pour de nombreuses années. Il sera difficile de rattraper un manque à gagner de 62 % pour la structure. Avec ce second confinement, c'est 300 curistes qu'il a fallu renvoyer chez eux, 300 réservations qu'il a fallu annuler, et 50 employés qui se retrouvent au chômage. Il faudra maintenant attendre le 22 mars, date de la réouverture annuelle, pour espérer retrouver des curistes à nouveau dans les bassins.
En mars, nous n'étions pas prêts face à la pandémie. Mais aujourd'hui, nous avons des consignes de protections très strictes pour les curistes. Masques, gel et gestes barrieres drastiquement appliqués ont eu des résultats positifs. Nous n'avons eu aucun cas de Covid depuis le 6 juillet. Il est dommage de ne pas pouvoir continuer d'assurer notre mission qui est de soigner.
La patientèle des cures thermales est plutôt âgée. Si les annulations ont été nombreuses et ont creusé le déficit, l'ouverture durant seulement quatre mois en 2020 aura aussi des conséquences sur la santé publique. "Nos curistes viennent traiter des maladies rhumatismales. Sans ces trois semaines de soins, ils vont voir leurs douleurs s'aggraver et devoir augmenter leur consommation de médicaments" nous explique le directeur.
Salins-les-Bains dans le Jura : plus d'un million de pertes financières, et des aides inexistantes
Lorsque nous avions rencontré Fabrice Lebeault en septembre, le directeur des thermes de Salins-les-Bains espérait mieux finir l'année qu'il ne l'avait commencé. Après une réouverture, le 20 juillet, les réservations avaient nettement diminué. Cependant, 1000 curistes ont pu profiter d'une eau salée si bénéfique aux maladies inflammatoires. Avec cette seconde fermeture, l'établissement va devoir faire face un manque à gagner de près de 1,2 millions d'euros dans son chiffre d'affaires. Et pour cette structure toute neuve, il faut en plus rembourser les prêts liés au financement des travaux.
Mais les thermes de Salins sont confrontés à une problématique très particulière qui leur interdit pour l'instant l'accès aux aides gouvernementales.Quatre établissements en France fonctionnent en régie municipale et dépendent d'une mairie. Les 25 employés sont des titulaires, fonctionnaires de la fonction publique ou des CDD de droit public. Et l'activité liée à la cure, empêche tout possibilité de télétravail.
Après un éventuel déconfinement, la cure thermale devra procéder à la maintenance technique des installations. C'est une opération obligatoire qui nécessite la fermeture du site durant plus d'un mois pendant la période creuse. La réouverture devrait se faire le 1er février 2021 pour une année qui sera cruciale pour le l'entreprise.Aujourd'hui, nous nous sentons délaissés. En tant que collectivité, nous n'avons le droit à rien. Je ne peux pas mettre mes employés en chômage partiel car les aides sont pour les entreprises privées ou les indépendants. Nous ne pouvons pas repousser les charges de l'URSSAF, nous sommes coincés de partout. J'espère que nos demandes vont bientôt être entendues.
Lons-le-Saunier dans la Jura : une année catastrophique
Pour l'établissement lédonien, l'année 2020 sera à vite oublier. L'établissement avait fermé ses portes durant dix mois pour d'importants travaux de rénovation. Son inauguration n'a pu se faire avec le premier confinement du printemps. Il a fallu attendre le 13 juillet pour voir enfin les premiers patients, mais l'ouverture n' a été que de courte durée. En effet, quinze jours plus tard, une contamination aux pseudomonas a entraîné une fermeture immédiate de la structure de Salins. Le 14 octobre, la cure thermale pouvait enfin accueillir du public. Mais le 30 octobre, le président Macron a fait entrer tout le pays dans un second confinement. Une année à vite oublier...