Les variants sud-africains et brésiliens gagnent du terrain dans notre région, en particulier en Haute-Saône. C'est le département de France qui enregistre l'évolution la plus spectaculaire. Ces variants y représentent 27,1 % des contaminations.
Ce dimanche 25 avril, le premier ministre a voulu se montrer rassurant concernant la propagation des variants sud-africains et brésiliens. "Ils sont non seulement très peu nombreux sur le territoire national et ont tendance à régresser" a déclaré Jean Castex. C'était à l'occasion de son déplacement à l'aéroport de Roissy où la quarantaine de 10 jours obligatoires à l'arrivée de 5 pays (Brésil, Chili, Argentine, Afrique du Sud et Inde) et de la Guyane s'applique depuis ce weekend.
Pourtant les données synthétisées par Santé Publique France montrent une hausse en France comme en Bourgogne-Franche-Comté. Certes la part de ces deux souches reste faible et largement minoritaire. Néanmoins, depuis plus d’une semaine, cette proportion augmente. En France 4,8 % des tests positifs criblés sont désormais liés à l’un ou l’autre de ces deux variants, contre 3,8 % neuf jours plus tôt. Dans notre région la prévalence de ces souches représente 3,5% et suit la tendance nationale.
La situation varie d'un territoire à l'autre. La Haute-Saône en particulier enregistre une très forte progression. Dans ce département, on constate une envolée de la part des variants brésiliens et sud-africains : entre le 4 et 22 avril elle est passée de 5 % à 27,1 % soit 18 points de plus. Avec la Creuse (20,9 %) et la Moselle (16,1%), la Haute-Saône est en tête.
Aucun cluster détecté en Haute-Saône
Selon l'Agence Régionale de Santé de Bourgogne-Franche-Comté, l’augmentation significative de leur part dans les résultats de tests positifs en Haute-Saône est atypique et récente, alors même que ces variants stagnent voire reculent ailleurs dans notre région et notamment à Besançon, où une forte poussée avait été initialement observée. "Aucun cluster significatif, de nature à expliquer cette augmentation, n’a toutefois été repéré à ce jour dans le département" précise l'ARS qui poursuit les investigations.
Le variant brésilien majoritaire en France d'ici cet été ?
Certains médecins s'inquiètent de cette progression. C'est le cas du professeur Rémi Salomon, président de la Commission médicale d'Etablissement de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris qui signale sur son compte twitter que le variant brésilien "semble plus contagieux" que le britannique.
Ce graphique repose sur les résultats de tests PCR de criblage. A partir d'échantillons de test PCR classique positifs, il s'agit d'identifier une partie spécifique du virus, la mutation E484. Or, les variants sud-africains et brésiliens ne sont pas les seuls à être porteurs de cette mutation, on la retrouve aussi sur le variant indien et d'autres. Il faut donc lire ces chiffres avec prudence pour ne pas tirer de conclusions hâtives. En effet, nous manquons de données de séquençages.
Inquiétante évolution des variants brésilien (P1) et sud-africain en IdF. Il faut attendre le séquençage pour distinguer ces 2 variants dont on connait encore mal la transmissibilité relative face au britannique mais le P1 semble plus contagieux. Et l'indien, pas encore détecté. pic.twitter.com/f5ZIRWlFT2
— Rémi Salomon (@RemiSalomon) April 25, 2021
Dans un avis rendu public le 16 avril, le Conseil scientifique met en garde et redoute que le variant brésilien devienne majoritaire d'ici cet été en France métropolitaine. Il considère que la France est pour l'heure en partie "protégée" par la prédominance du variant britannique. En revanche, il estime que les vaccins ARN messager ont une efficacité diminuée vis-à-vis du variant brésilien.