Les agents immobiliers français constatent une ruée vers les départements ruraux. Cette tendance « Je veux habiter à la campagne » se confirme avec la crise sanitaire. La Haute-Saône et le Jura en profitent ! Les agents immobiliers désespèrent à cause du manque de biens.

Le mouvement s’était amorcé avant la crise sanitaire mais il s’est considérablement amplifié : en immobilier, les acheteurs cherchent avant tout du vert et de l’espace !

Lors d’une transaction immobilière, une grande partie des frais perçus par le notaire atterrit… dans les caisses du département où se situe le bien. Ces « Droits de Mutation » deviennent donc un bon indicateur du marché et des départements attractifs. Au niveau national, les départements de Normandie, à proximité de Paris, sont les plus prisés. D’une manière générale, les départements ruraux ont la côte ! Et, en Franche-Comté, le Jura et la Haute-Saône ont le vent en poupe !

Le Jura et la Haute-Saône de plus en plus attractifs

En France, entre 2019 et 2020, les départements ont perdu, en moyenne, 2,2 % de Droits de Mutation. Parmi les 4 départements francs-comtois, seul le Territoire de Belfort, industriel et urbanisé, suit cette tendance : - 4,5 % d’où une recette en baisse de 700 000 euros pour la collectivité. Les trois autres départements sont en hausse.

Le Doubs a connu une forte augmentation les années précédentes : + 7%, +8% et + 12,7 % mais, après plusieurs années juteuses, cette tendance s’est tassée entre 2019 et 2020 : + 1 % seulement (soit + 3,7 millions, + 4,6 millions ; + 8 millions et seulement 0,7 entre 2019 et 2020…).

Le Jura suit la courbe ascendante ces deux dernières années : il passe de 23,5 millions en 2018 à 24 millions en 2019 jusqu'à atteindre 26 millions en 2020 soit 9 % de hausse.

La Haute-Saône est particulièrement intéressante à observer : en 2018, 18 millions ; en 2019, 19,7 millions soit une hausse de 8 % ; entre 2019 et 2020, un « petit » + 3 % à 20,3 millions mais cette année 2021 commence très fort : + 8 % !

Yves Krattinger, président Divers Gauche du conseil départemental, s’en réjouit : « Depuis 3  ans, nous avons mis en place une aide financière pour les primo-accédants à la propriété, pour le neuf et même pour la réhabilitation, et cette aide flambe, preuve de la demande très importante. Si c’est l’une des explications du boom immobilier en Haute-Saône, je vais augmenter cette aide, pour attirer encore plus d’habitants ! »

Yves Krattinger se réjouit mais pas que lui, les agents immobiliers sont des professionnels heureux et confirment cette tendance.

Le mouvement amorcé il y a 3 ou  4 ans prend une ampleur considérable en ces premiers mois. Oui, la résidence principale, et pas seulement secondaire, dans le vert est à la mode…

Le moral des agents immobiliers au beau fixe !

Les agents immobiliers hauts-saônois sont heureux ! « On se retrouve dans les années 2005/2006/2007 où tout partait très vite… » raconte Thierry Fourcault qui dirige les agence Laforêt de Rioz et de Vesoul. Il ajoute : « Un bien, à condition qu’il soit au prix du marché et pas au-dessus, part en 15 jours… »

Même avis chez l’un de ses confrères, Christophe Dureux, qui possède deux agences, l’une à Gray et l’autre à Pouilley-les-Vignes, près de Besançon : « En une à trois semaines maximum, le bien se vend… »

Pour lui, la première explication, c’est le prix du marché, encore bas en Haute-Saône : « Vous trouvez des biens à 1000 euros le m2 alors qu’à Besançon, c’est 2200 et à Dijon, 2500… Je viens de vendre une maison de 85 m2, sur 4 ares de terrain, à 225 000 euros à Chevigny, juste à côté, en Côte d’Or. On a de jolies maisons à 175 000 euros avec du terrain, de l’espace… »

Avec cette vue en bas du terrain, vraiment au bord de l'Ognon :

 

Thierry Fourcault confirme : « Les prix chez nous sont très attractifs. Les gens cherchent des résidences principales, à la campagne. Depuis 2018, on sentait bien le mouvement. Depuis la sortie du premier confinement, en mai l’an dernier, la tendance s’est fortement accentuée. Tous les biens avec un extérieur se vendent facilement, genre beau balcon et grande terrasse pour un appartement, mais surtout les maisons avec un jardin. »

Christophe Dureux ajoute un critère de sélection pour l’acheteur : que la maison soit habitable de suite, sans travaux à effectuer.

Dernier exemple qu’il cite : un habitant de la région parisienne, qui se déplace dans tout l’Est de la France pour son travail, a décidé de s’installer, avec femme et enfants, dans un village près de Champlitte.

Même situation dans le Jura, confirmée par Alexandre Saillard, qui dirige une agence immobilière, AS Habitat, sur Saint-Claude, Champagnole, et tout le nord du département : « La demande est très forte. Tous les biens ruraux sont recherchés, comme les maisons à la campagne, au calme, un peu isolées, à l’écart même des villages. C’est simple : on n’a pas de biens à proposer. J’ai beaucoup de demandes que je n’arrive même pas à satisfaire… »

Les inconvénients de la situation

Revers de la médaille : l’augmentation des prix, constatée par Christophe Dureux en Haute-Saône : «Depuis un an, je note de 7 à 8 % de hausse environ et on commence à manquer de biens ! »

Justement, Thierry Fourcault donne des chiffres : « A cause de cette tendance,  nous avons moins de biens en vente. Leur nombre a chuté de 50 % entre 2018 et 2019, et c’est pire entre 2019 et 2020 : leur nombre a été divisé par 3 ! Je n’ai jamais vu ce phénomène. Je fais de la relance dans les boîtes aux lettres pratiquement tous les jours pour trouver des biens à vendre. J’ai de 7 à 8 acquéreurs potentiels par maison ! »

Avec des maisons moins nombreuses à acheter et des prix en hausse, la conséquence directe de cette situation est claire : si vous trouvez le « home sweet home » de vos rêves, n’hésitez pas trop longtemps…

Et à Alexandre Saillard, l’agent imobilier jurassien, le mot de la fin : « Les vendeurs potentiels pensent que ce n’est pas le moment de mettre en vente à cause de la crise sanitaire. Eh bien, c’est tout le contraire ! »

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