Doubs : une enquête de gendarmerie ouverte après la mort violente d’une résidente à l’Ehpad de Quingey

A Quingey près de Besançon (Doubs), Sylvaine* 68 ans est décédée le 6 juin. Selon ses proches, elle n’a pas survécu après avoir été frappée en pleine nuit par un résident connu pour être violent.

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Sylvaine, 68 ans, atteinte de la maladie d'Alzheimer résidait depuis trois ans dans l’établissement. Le 25 mai, la résidente est retrouvée vers 4 heures du matin, visage au sol, blessée dans un couloir de l’établissement.


Nathalie*, la fille de la victime apprend l’incident en passant un coup de téléphone comme elle fait pour prendre des nouvelles les jours où elle ne peut pas venir visiter sa mère. Ce matin-là, on lui explique qu’il s’est passé quelque chose dans la nuit avec un autre résident. Elle se rend aussitôt sur place. “Je l’ai découverte, elle était blessée de partout, ma maman avait des plaies, des ouvertures au visage, des hématomes partout. Elle respirait très mal, elle avait mal aux côtes, elle suffoquait” confie encore émue la jeune femme. La sexagénaire est traumatisée, et va dans son lit revivre la scène de l’agression des heures durant.


Le personnel évoque une chute, sa mère aurait été bousculée par le résident. Pour sa fille, il ne fait guère de doute. Sylvaine a été victime de la violence de son voisin de chambre. “Tout le monde savait que ce monsieur était agressif. Il montrait toujours les poings, il insultait. Ma maman avait déjà eu deux agressions avec ce monsieur, et d’autres résidents aussi” dit-elle.


Aujourd’hui, la famille de Sylvaine s’interroge. Cet homme avait-il sa place dans cette unité protégée ? Pourquoi les secours n'ont-ils pas été appelés ? Pourquoi sa mère n’a-t-elle pas été transférée aussitôt vers le CHU de Besançon ? Selon elle, l’établissement aurait tenté de minimiser les faits. La famille dit avoir subi de la pression pour ne pas porter plainte. L'établissement réfute et affirme n'avoir rien caché des faits à cette famille.

Un drame dans une unité protégée de cet Ehpad


Pour la direction de l’Ehpad de Quingey, les circonstances précises des faits restent à établir. Il n'y a aucun témoin de la scène. Ce soir-là, un soignant était bien présent dans l’unité. Une fois découverte, la sexagénaire a été prise en charge par cet aide-soignant, puis par une infirmière, puis par un médecin. “Nous avons un protocole de prise en charge, les premiers soins ont été apportés, puis le médecin dans la foulée. Par rapport au protocole, il n’y a pas eu de dysfonctionnement” assure Laurence Arbey, directrice de l’établissement. Selon l’Ehpad de Quingey, Sylvaine était hébergée dans une unité protégée accueillant des personnes aux troubles psycho-comportementaux, qui sont libres de déambuler comme elles veulent de jour comme de nuit. “Ces personnes peuvent avoir des comportements inadaptés, c’est pour cela qu’elles sont dans une unité protégée. C’est toujours un risque dans une unité de ce type” ajoute la directrice. Elle précise qu’aucun incident antérieur entre les deux résidents n’a été remonté à la direction.

La famille de Sylvaine a décidé de déposer plainte à la gendarmerie de Saint-Vit. Une enquête est ouverte. Contactée l’Agence Régionale de Santé confirme qu’à Quingey est survenu un événement indésirable grave (EIG) en lien avec les violences d’un résident sur une résidente. Ce signalement est en cours d’investigation par l’ARS. Une enquête interne à l’établissement sera également menée. Depuis les faits, le résident soupçonné d'être à l’origine de l’agression a été transféré sur avis médical dans un service spécialisé aux Tilleroyes à Besançon.

* les noms ne sont pas mentionnés pour préserver l'identité de la famille

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