50 emplois menacés : à Saint-Vit près de Besançon, le sous-traitant automobile SV Découpage joue sa survie

Placé en redressement judiciaire, le sous-traitant automobile et assembleur de pièces métalliques installé dans le Doubs est confronté à une chute de son chiffre d'affaires depuis trois ans. Explications.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Il leur reste encore des clients. C'est peut-être ce qui leur permet de garder encore un peu foi. Les salariés savent pourtant que les jours de leur entreprise sont comptés. SV Découpage est au bord du précipice. Située à Saint-Vit (Doubs), l'entreprise est spécialisée dans le découpage, l'emboutissage et l'assemblage de pièces destinés aux marchés de l'automobile, de l'électricité ou encore des arts de la table. Elle a été placée en redressement judiciaire depuis le 19 janvier 2022.


La dernière étape d'une sombre spirale. La société connaît de grandes difficultés, en raison d'un déclin de son chiffre d'affaires depuis 2019. La crise du Covid-19 est passée par là, entraînant dans son sillage une hausse du coût des matières premières et un retard de livraisons de certains matériaux. Mais la source du déclin du chiffre d'affaires est ailleurs. Et c'est plutôt du côté de Stellantis (ex-PSA) qu'il faudrait regarder.

Stellantis pointée du doigt


"Nous avons perdu de nombreux marchés qui n'ont pas été remplacés", explique à France 3 Franche-Comté Jocelyn Meyapin, secrétaire du CSE et délégué syndical Force Ouvrière (FO). "Notre plus grand client, PSA, a considérablement baissé ses commandes". Ce serait même la principale cause des difficultés de l'entreprise, confirme Nicolas Moret, PDG de SV Découpage, dans l'Est Républicain. "Le groupe Stellantis nous a fait un mal terrible".


Les produits fabriqués par SV Découpage arrivaient en fin de vie "sans que nous puissions les renouveler par manque d'informations et de visibilité", explique le PDG Nicolas Moret dans le quotidien. "Le groupe préfère se fournir chez une main-d'oeuvre étrangère meilleur marché et mieux-disante que nous. Pour lui, le prix l'emporte que la qualité".

"Livrés à eux-mêmes"


L'entreprise compte aujourd'hui 50 salariés, des hommes et femmes âgés pour la plupart d'une cinquantaine d'années. La plupart ont au moins une quinzaine d'années d'ancienneté. "Les salariés se retrouvent livrés à eux-mêmes", souligne Jocelyn Meyapin. "Les dirigeants n'ont pas la capacité de proposer un plan de continuité".


Les perspectives de reprise s'annoncent pour l'heure compliquées. Faudrait-il qu'elle parvienne à préserver l'ensemble des emplois. L'offre d'un des repreneurs s'est vue retoquée par le tribunal de commerce de Besançon, confirme le syndicaliste Jocelyn Meyapin. D'autres repreneurs potentiels sont toujours intéressés, mais n'ont pas déposé d'offre à ce jour.


Même inquiets, les salariés, eux, continuent d'y croire. "Les repreneurs intéressés peuvent compter sur les compétences, l'engagement et la persévérance des salariés, qui croient à l'avenir de l'entreprise et refusent qu'elle meure en silence".

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité