L'humidité ravage les panneaux en bois de la façade de la Cité des Arts de Besançon, dix ans après son inauguration. Ils sont peu à peu remplacés pour permettre de pérenniser la façade du bâtiment.
La Cité des Arts se refait une beauté. Petit à petit, des artisans remplacent un par un les 335 panneaux de la façade en bois. "Ca reste du bois, c'est un matériau qui travaille, avec le temps, il y a de l'usure", déclare Jacques-Yves Tissot, charpentier.
L'humidité fait éclater le bois
De l'usure, seulement 10 ans après l'inauguration du bâtiment, survenue en 2013. Imaginée par l'architecte japonais Kengo Kuma, la façade devait répondre à des critères d'insertion esthétique dans le paysage. D'où le choix des matières. "Ce que je voulais surtout, c'était l'utilisation de matières naturelles de la région", justifiait-il à l'époque.
Mais aujourd'hui, les panneaux sont usés, et laissent même passer l'eau. "On a des panneaux rectangulaires en mélèze trois plis avec un champlat. On voit bien le fait que l'eau s'infiltre par le champlat sur le dessus au fur et à mesure des années", remarque Anthony Nappez, du service Patrimoine de la métropole du Grand Besançon. "L'eau pénètre dans le bois et à terme, le bois éclate. Il y a vraiment une urgence par rapport aux panneaux de cette façade."
De nouveaux panneaux biseautés
Si le but est de remettre la façade en état, les travaux, dont le montant est de plus de 85.000 euros selon Grand Besançon Métropole, visent aussi à mettre en sécurité les passants en évitant que des morceaux de panneaux ne se décrochent et tombent. "Fin 2022, il a été constaté que certains panneaux présentaient un danger, risquaient de se désolidariser du bâtiment. Les deux lignes de panneaux qui sont changés là parent au plus pressé", explique Anthony Nappez.
Selon lui, "les nouveaux panneaux ont un champ complètement biseautés." "Si l'eau vient sur le dessus du panneau, elle ne stagne pas, elle ne reste pas sur le panneau." De quoi, selon son estimation, "doubler ou tripler" leur durée de vie.
Propos recueillis par Emmanuel Rivallain