Le Dr Frédéric Péchier, anesthésiste mis en examen à Besançon pour 24 empoisonnements de patients, s'est vu notifier une interdiction d'exercer toute activité médicale. Il y a quelques semaines après une précédente décision de justice l'autorisait à exercer comme simple médecin.
La défense du médecin envisage à nouveau de faire appel de cette décision
La défense a été reçue par le juge chargé d'instruire le dossier "une ordonnance d'interdiction pour le Dr Péchier d'exercer toute activité médicale", a indiqué l'un de ses conseils, Me Randall Schwerdorffer, confirmant lundi 27 février une information de France Bleu Besançon.
"On va faire appel de cette décision devant la chambre de l'instruction" de la Cour d'appel de Besançon, a annoncé Me Schwerdorffer, dénonçant un "acharnement judiciaire pour empêcher le Dr Frédéric Péchier de retrouver un semblant d'existence".
Le 11 janvier 2023, de la chambre de l'instruction avait estimé au contraire qu'il pouvait exercer un activité médicale, à l'exception de celle d'anesthésiste-réanimateur.
Saisie par la défense de Frédéric. Péchier, la juridiction avait alors apporté sa lecture d'une décision du juge des libertés et de la détention (JLD) interdisant initialement au Dr Péchier "d'exercer la profession de médecin-anesthésiste". Une décision initiale longtemps interprétée comme une interdiction globale d'exercice de la médecine - à tort selon la chambre de l'instruction.
Le médecin autorisé à revenir ponctuellement sur Besançon
Cette dernière avait également allégé le contrôle judiciaire du Dr Péchier, l'autorisant notamment à revenir dans le Doubs où résident ses enfants, mais l'obligeant à conserver son domicile principal dans la Vienne, où il vit chez ses parents. Ces points n'ont pas été modifiés par l'ordonnance du juge d'instruction selon Me Schwerdorffer.
Le parquet avait fait appel n'envisageant pas que le médecin puisse à nouveau exercer la médecine
La décision de la chambre de l'instruction avait suscité l'ire du procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux, qui avait annoncé le lendemain lors d'une conférence de presse son intention de saisir le juge d'instruction, estimant "pas un seul instant envisageable" que Frédéric Péchier, certes "présumé innocent" mais mis en examen, "soit autorisé à exercer" la médecine.
Le praticien clame son innocence depuis le début de l'affaire
Frédéric Péchier, 51 ans, est soupçonné d'avoir pollué les poches de perfusion de patients pour provoquer des arrêts cardiaques puis démontrer ses talents de réanimateur, mais aussi discréditer des collègues avec lesquels il était en conflit. Il est mis en examen pour 24 cas d'empoisonnement, dont neuf mortels. Depuis septembre, il est en outre soupçonné de huit nouveaux cas d'empoisonnements potentiels de patients, dont quatre mortels.
Avec AFP