Ensemble ils avaient raconté l'histoire du "Monstre". Une chanson sur la différence entre les générations, sur l'inconnu et l'abandon. Guillaume Aldebert garde un souvenir ému de sa rencontre avec la voix qui a marqué son enfance.
"Comment ça va le Monstre ?"
"Ah ben, je suis trop content, franchement ! Tu m'as fait une chanson et, pour une fois, je ne fais pas trop flipper !"
Dès les premières secondes de la chanson d'Aldebert, sa "monstrueuse" voix prend toute la place. Derrière ce gentil monstre, il y a Rocky et Rambo, bien sûr, ainsi que tous les personnages joués par Sylvester Stallone. Mais aussi Nick Nolte ou, pour les souvenirs d'enfance, Pat Hibulaire, le méchant de Mickey. Logique que Guillaume le chanteur face appel à Alain le comédien pour un de ses duos.
"Je me souviens qu'à la fin de notre premier appel téléphonique, il m'avait dit avec sa voix mythique : toi, tu fais rêver les enfants ! Je lui avais répondu merci, monsieur Sylvester !"
On l'appelle depuis la Gare d'Eau de Besançon, il répond depuis un studio d'enregistrement de Boston. Le Bisontin est aux États-Unis pour enregistrer un duo avec un mystérieux chanteur, pour son futur album bien électrisé, "Helldebert, Enfantillages 666". L'occasion pour lui de se souvenir de ce joli moment en compagnie d'Alain Dorval, passé il y a deux ans dans un studio parisien pour enregistrer le morceau "le Monstre"
"Il y a six heures de décalage avec la France, j'ai donc appris cette nuit sur les réseaux sociaux la nouvelle. Avec mon équipe de musiciens, nous sommes très tristes, ça nous a beaucoup touché, car nous avions vraiment passé un très joli moment ensemble pour l'enregistrement du Monstre. Alain Dorval, c'est vraiment la voix de mon enfance, une voix éternelle pour moi".
Dans une vidéo sur les coulisses de l'enregistrement du morceau, on voit un Alain Dorval très à l'écoute des demandes du chanteur et force de proposition pour donner plus de "chair" à ce personnage de monstre. On le sent aussi amusé et heureux de participer à ce projet.
Ce jour-là, il n'est pas juste venu prendre un "cachet-voix" puis rentrer chez lui. Il avait été à fond avec nous, très généreux dans son travail. On avait mangé avec toute l'équipe, il nous racontait des anecdotes. Il a rendu des doublures voix plus célèbres que les acteurs originaux. Gamin, je pense que je n'aurais pas autant accroché à Sylvester Stallone s'il n'y avait pas eu la voix d'Alain Dorval.
Aldebert
Guillaume Aldebert et le comédien ne se seront pas revus ces deux dernières années. Le Bisontin aura écrit un joli texte pour le comédien. Au début de la chanson du "Monstre", Aldebert lui explique qu'il a voulu lui rendre un genre d'hommage. Dorval lui répond, avec cette voix inoubliable: "Les hommages, c'est quand on est mort. Mais un monstre, ça ne meurt jamais."