Dans la vie, il a exercé tous les métiers, de la métallurgie à artiste-peintre. Aujourd'hui, Arnold Huot publie des photomontages poétiques ou humoristiques de Besançon et ses environs sur les réseaux sociaux. Et il s'en amuse beaucoup.
Quand vous l'appelez, vous le surprenez en pleine balade. Que le soleil brille, qu'il pleuve ou qu'il vente, il arpente les forêts, les falaises et la capitale comtoise. Téléphone à la main, appareil-photo dans le sac. De ses promenades, il ramène plusieurs clichés qui donneront lieu à un ou deux montages quotidiens. Parfois plus.
"Cela fait un an que j'ai commencé, raconte Arnold Huot. Au début, j'en ai fait un ou deux pour m'amuser et je suis tombé dedans. Et comme on progresse en faisant, comme pour la photographie à laquelle je m'adonne depuis quelques années, je produis de plus en plus."
Autodidacte, Arnold Huot réalise ses collages sur des logiciels grand public, parfois vieux de vingt ans. Mais sa fibre artistique, elle, est encore plus ancienne. L'homme de 63 ans a exercé mille métiers. Métallier dans le Nord, il a réalisé des pièces industrielles de plusieurs dizaines de tonnes. Puis il est descendu à Perpignan où il a vécu comme artiste-peintre pendant 23 ans. Son style ? "Le XVIIIème siècle, très classique, du réalisme et des trompe-l'oeil, dans la continuité des maîtres flamands", explique-t-il.
Après un court séjour en Espagne, où la conjoncture n'était alors pas favorable aux artistes, il rend visite en 2007 à sa soeur qui vit près du lac Saint-Point. Il tombe amoureux de la région et ne la quitte plus. Il travaille ensuite comme soudeur, à la régie des quartiers de Besançon, monte une galerie d'art rue Battant...Aujourd'hui, il vit des minimas sociaux en attendant de pouvoir toucher une retraite pleine.
Ses oeuvres, il les partage sur sa page facebook et sur le groupe "Besançon, j'aime ma ville". "Je m'amuse comme un fou, sourit Arnold Huot. Ce que j'aime le plus, c'est quand ça interpelle les gens, quand ça les fait interagir, discuter entre eux...J'aime faire parler de Besançon que j'adore. J'apprécie aussi qu'on me suggère des idées."
Evidemment éditer quelques réalisations lui plairait beaucoup. "L'idée de faire quelque chose d'utile, qui reste, est importante pour moi, confie l'artiste. J'ai bien vendu quand je faisais de la peinture et j'avais déjà ce souci du "qu'est-ce qui va rester après moi"...Mais je ne suis pas un bon VRP, alors il me faudrait quelqu'un pour me montrer le chemin !"
Et si vous comparez son univers à celui des célèbres suisses Plonk et Replonk, Arnold Huot admet avoir fait quelques réalisations aux mêmes endroits et dans la même veine, sans le savoir. "Je me suis dit 'zut, on va croire que je l'ai ai copiés' ! Alors que pas du tout. Mais que voulez-vous, on va dire que les 'grands esprits se rencontrent' !" Et qu'ils s'amusent des mêmes choses.