Meurtre à Pôle Emploi à Valence : "On est dans la sidération”, les agences fermées en Bourgogne-Franche-Comté

Une femme salariée de Pôle Emploi à Valence dans la Drôme a été tuée par balles le 28 janvier. Un homme a été arrêté, il est soupçonné d'avoir abattu également une femme DRH d’une entreprise en Ardèche. 

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Le rideau est fermé. Pas d'accueil des demandeurs d’emploi, même si les agents ont continué à travailler au lendemain du drame. À Besançon, le Préfet du Doubs est allé à la rencontre des salariés de Pôle emploi sous le choc après la mort d’une de leurs collègues.
 

Jeudi 28 janvier, un homme a tué par balles une conseillère Pôle Emploi à Valence, puis la DRH d'une entreprise ardéchoise où il avait travaillé, avant d'être interpellé et placé en garde à vue.Les motivations du suspect restent inconnues à ce stade, mais les enquêteurs s'interrogent sur un lien éventuel avec une autre affaire : le meurtre d'une DRH survenu mardi 27 janvier dans le Haut-Rhin, suivi de l'agression d'un homme travaillant lui aussi dans les ressources humaines.

24 heures après le drame, les syndicats ne souhaitent pas se prononcer sur le fond de l’affaire. “On est dans le temps de la sidération. C’est difficile de se prononcer, de savoir si notre collègue était visée, si c’est un acte d’un déséquilibré, si c’est lié à une gestion de dossiers” réagit Jean-Louis Moulin, membre du SNAP( Syndicat national du personnel de Pôle Emploi), à Besançon. “Aujourd’hui, les agences sont fermées, les personnels sont là, la direction a demandé à ce que le temps soit au recueillement, et que les personnes les plus fragiles soient accompagnées par leur encadrement" ajoute le syndicaliste. Une ligne d’écoute permanente est mise en place à Pôle Emploi. 

Surpris par le profil du tireur présumé

Jean-Louis Moulin se dit étonné par le profil du suspect arrêté à Valence. Un homme de 45 ans résidant à Nancy. Cet ingénieur sans emploi était inconnu des services de police. “Le tireur présumé est un ingénieur, on est un peu perdu dans nos repères, ce n’est pas la première fois qu’on a à faire à des gens violents, mais on ne peut pas s'attendre à de telles violences” analyse-t-il. On compte 2000 agents Pôle Emploi selon lui aujourd’hui en Bourgogne-Franche-Comté. Une agence, c’est en moyenne entre 20 et 40 personnes.

"On ne s’attend jamais à ce genre de choses"

Pour Emmanuel Emmourgeon, délégué syndical CFTC à Pôle Emploi à Besançon, cet événement "tragique" est une "surprise". " On ne s’attend jamais à ce genre de choses."

 Même s’il reconnaît des « dossiers parfois plus compliqués », Emmanuel Emmourgeon ne se dit pas inquiet. "Certes, c’est parfois difficile, mais nous y arrivons. " Et pas question pour lui de voir l’avenir en noir. "On va au travail de manière sereine", affirme-t-il en insistant sur les moyens mis à disposition de Pôle Emploi pour communiquer avec les demandeurs d’emploi. "Il y a une multitude de canaux sur lesquels ils peuvent s’appuyer", insiste-t-il.

Pour autant, cet assassinat pose la question de la sécurité des agents. "J’ai toute confiance en notre direction pour mettre tous les moyens nécessaires si besoin", assure le délégué syndical. Au quotidien, cela pourrait par exemple se traduire par la présence d’un agent de sécurité "qui pourrait être présent si nécessaire".

Et de conclure : "Cela fait quinze ans que je suis engagé à Pôle Emploi. On a toutes les capacités pour pouvoir parvenir à remplir nos missions de service public."

Avec la crise du Covid, les agents de Pôle Emploi sont plus que jamais en première ligne. 

“On essaie de faire le maximum, mais on n’a pas de recette miracle. Les gens s’étonnent parfois de l’inertie, mais si un bassin d’emploi ne recrute pas, c’est difficile” rappelle Jean-Louis Moulin qui sait pertinemment que certains profils de demandeurs auront des difficultés à s'insérer sur le marché de l’emploi. En 2020, l'année aura été marquée par une hausse en France du nombre de chômeurs de 7,5%, avec 265.400 inscrits supplémentaires au 4e trimestre 2020 par rapport au 4e trimestre 2019.

 

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