Un homme de 23 ans a été interpellé lundi 7 septembre et placé en détention provisoire. Il est soupçonné d’avoir livré de l’héroïne à domicile, à une cliente, une femme retrouvée morte en novembre 2019.
“C’est un phénomène qui monte et auquel nous avons assisté pendant le confinement” explique Etienne Manteaux, procureur de la République de Besançon. Se faire livrer de la drogue dure à domicile s’est révélé fatal pour une Bisontine de 48 ans. La jeune femme a succombé le 7 novembre 2019 dans son appartement de la rue du Tunnel dans le quartier de la gare. Les analyses ont révélé qu’elle avait consommé de l’héroïne pure à 24%. “C’est trois à quatre fois plus que ce que l’on trouve actuellement sur Besançon” détaille Etienne Manteaux. “C’est un taux très élevé par rapport à ce qui se vend dans la rue. La drogue est normalement coupée au fil des intermédiaires pour accroître les bénéfices. On a de l’héroïne entre 3 et 10% en temps normal” dit-il.La présence d’une amie auprès de la victime ce soir là a permis d’établir qui était le vendeur de l’héroïne. Ecoutes téléphoniques, plusieurs mois d’enquête ont permis à la police d’identifier l’individu. L’homme revendait depuis un an de l’héroïne livré directement chez les clients. Il mettait en avant la pureté de son produit, il avait une centaine de clients et effectuait entre 20 et 30 livraisons par jour, a ajouté Etienne Manteaux.
Lors de leur enquête, les policiers ont retrouvé 650 grammes d’héroïne, 182 grammes de cocaïne, quelques grammes d'ecstasy et plus de 6000 euros en liquide.
L’homme a gardé le silence lors de sa garde à vue. Il était déjà connu de la justice pour des affaires de stupéfiants. Il a été mis en examen pour trafic de stupéfiants et homicide involontaire. L’homme est en détention provisoire. Un autre homme qui lui servait de chauffeur depuis peu a été mis en examen pour trafic de stupéfiants. Il a été placé sous contrôle judiciaire.
Les vendeurs de drogue dure sont des vendeurs de mort
La femme retrouvée morte en novembre était polytoxicomane selon le procureur et était passée par des soins de désintoxication. Sa consommation lui a été fatale. “Il y a une demande très forte de drogue, il faut démanteler les réseaux, diminuer la demande” a déclaré Etienne Manteaux qui était accompagné lors de sa conférence de presse du commissaire Juliette Dupoux, chef de la sûreté départementale du Doubs.