Un jeune garçon est entre la vie et la mort à l'hôpital de Besançon (Doubs). Dimanche 15 septembre, ce jeune de 16 ans conduisait un scooter. Une patrouille de la brigade anti-criminalité avait décidé de l'interpeller.
On commence à y voir un peu plus clair dans le scénario qui s'est déroulé dimanche vers 17h10 rue de Piémont dans le quartier de Planoise.
Le procureur de la République Etienne Manteaux a tenu une conférence de presse en fin de journée.
Dimanche vers 17 heures, il raconte qu'une voiture banalisée de la Bac à bord de laquelle se trouvaient trois policiers patrouille dans le quartier quand elle aperçoit deux jeunes roulant sur un scooter dont la plaque est dissimulée. Les deux jeunes ne portent pas de casques. Les policiers décident de procéder à un contrôle et font demi-tour sur la chaussée. Selon Etienne Manteaux, le conducteur du scooter prend alors la fuite empruntant un trottoir sur la partie gauche de la rue, un trottoir en partie aménagé en piste semi-cyclable. Le scooter roule a vive allure et chute violemment. Une trace d'impact est retrouvée sur un arbre, elle provient du choc avec le scooter ou du choc avec le corps du conducteur.
Le jeune de 16 ans qui conduisait le deux roues est en arrêt cardio respiratoire. Il a pu être réanimé par les pompiers. Il souffre d'un grave traumatisme facial et a été opéré la nuit dernière. Il est toujours dans le coma, son pronostic vital reste engagé.
Le majeur de 18 ans qui était passager du véhicule parle d'un trou noir au moment de l'accident. Il a raconté lors de son audition que son ami avait voulu accélérer, car il ne portait pas de casque, ni de gants. Ce jeune n'a pas déposé plainte contre les policiers indique le Procureur.
D'autres témoins entendus par les enquêteurs décrivent la scène d'un scooter roulant à vive allure, un cycliste estime la vitesse de celui-ci à 50 km/h. Les témoins entendus ce jour ne parlent pas de choc entre le véhicule de police et celui des jeunes. Le véhicule de police ne porte aucune marque d'accident ajoute Etienne Manteaux.
Deux autres témoins seront entendus demain, un homme et une femme qui traversaient sur un passage piéton au moment de l'accident et qui ont failli être percutés par le scooter en fuite.
Selon le Procureur, les vidéos des caméras de surveillance du secteur ont été saisies, mais elles n'étaient pas tournées vers le lieu de l'accident au moment de l'enregistrement.
Etienne Manteaux a révélé également que le jeune mineur gravement accidenté était connu des services de police. Il avait été placé sous contrôle judiciaire dans une affaire de stupéfiants. Il avait interdiction de paraître dans les rues de Savoie et de Piémont où s'est déroulé l'accident. Une interdiction qui peut peut-être expliquer sa volonté d'échapper aux policiers.
Le quartier de Planoise a connu la nuit dernière plusieurs incendies de véhicules sur un parking. Des faits qui ont sans doute un lien avec l'accident survenu dimanche après-midi.
Le procureur invite les témoins de l'accident à se manifester au commissariat pour contribuer à la manifestation de la vérité. Une enquête est ouverte pour conduite d'un véhicule avec une plaque d'immatriculation dissimulée. C'est un délit. Pour lui, le contrôle que s'apprêtaient à pratiquer les policiers était totalement justifié.