Son retour ? C'est obligé. Mais quand ? C'est moins sûr et aléatoire. En l'absence d'un vaccin, le Covid-19 va forcément resurgir. Et si la France voit reparaître des clusters et une hausse du nombre de cas en cette mi-juillet, Besançon est pour l'instant épargnée.
Ce dimanche, c'est relâche pour Jean-Pierre Gamba, après deux nuits de garde. Des soirées où, inévitablement, le mot "Covid" revient dans les discussions. Avec ses collègues de SOS Médecins Besançon, ils sont les premiers à pouvoir constater une hausse ou pas du nombre de cas de coronavirus.
"Le problème de ce virus, extrêmement protéiforme, c'est que de nombreux symptômes peuvent déclencher une suspicion de Covid-19. Alors, à la moindre diarrhée, au début d'une toux, on teste, on teste. On a une trentaine de cas par jour, mais très très peu se révèlent positifs. Pour l'instant."
Les médecins bisontins font énormément de "tracing" en ce moment. C'est à dire qu'ils testent, à la demande de l'Assurance Maladie, toutes les personnes ayant été en contact avec un cas positif. Mais l'extrême majorité des cas se révèle être négatifs, les gens ne souffrant que de simples rhinopharyngites ou d'états grippaux.
Ils ont, en tout cas, face à eux, des gens qui, parfois, vivent dans un climat de terreur irrationnel d'attraper la maladie. Et ont constaté comme tout le monde un relâchement ces dernières semaines.
"L'obligation du port du masque dans les lieux clos c'est forcément une bonne chose selon-nous", développe le médecin. "On est passé, comme souvent en France, d'un extrême à l'autre. Pendant le confinement, il fallait un justificatif pour aller acheter du pain. Désormais, certains regroupements se font au mépris total des mesures de distanciation de base. Au moins, à partir de lundi, les choses seront plus claires."
À l'échelle de la région, comme au niveau national, le nombre de passages aux urgences pour suspicion de Covid-19 reste faible, selon les chiffres communiqués par Santé Publique France. Après le pic atteint à la fin du mois de mars, la courbe est progressivement descendue pour atteindre un palier qui n'a pas franchement varié depuis mi-juin.
Jean-Pierre Gamba sait que, fatalement, la courbe du nombre de cas positifs va aller de façon exponentielle, puisqu'on va tester de plus en plus massivement et, donc, déceler plus de cas. Sa crainte se situe plutôt pour la rentrée de septembre, quand vont débarquer les pathologies saisonnières comme les gastros ou les rhinos, générant du stress dans la population. Et que cette rentrée soit justement perturbée par un pic de cas causés par trop de laisser-aller durant l'été.
"On s'était préparés, en février, à vivre cette crise. On se prépare à la vivre à nouveau cet hiver", conclut le médecin.