Après avoir marqué les esprits avec le documentaire Exodos, le jeune réalisateur bisontin planche sur un nouveau projet au sujet de la crise humanitaire qui touche actuellement le Vénézuela. Il est à Besançon ce jeudi soir pour présenter son dernier projet.
Fabien Guillermont n'en est pas à son premier long-métrage. L'ancien étudiant des beaux-arts à Besançon a beaucoup voyagé, notamment au gré des courants de la mer, à bord du navire Aquarius de l'ONG SOS Méditerranée, dans lequel il a pu embarquer pendant plusieurs jours. De cette expérience est né en 2016 le documentaire EXODOS.
Le film montre le quotidien de ceux qui ont choisi de secourir les migrants tentant de rejoindre les côtes européennes, dans un dernier espoir de vie pour fuir la guerre, les persécutions ou la pauvreté. Sans commentaire du réalisateur, le long-métrage laisse à apprécier la prise en charge des voyageurs d'infortune recueillis par SOS Méditerranée et place la mer au centre de l'oeuvre. "Le film montre les mouvements d'hommes et de femmes, leur traversée et leur rencontre au coeur de ce no man's land, territoire indompté et meurtrier" explique le Bisontin.
Le documentaire de 70 minutes a été présenté à l'AFC Global Fest, au We the people film festival et lors du 22e Festival du film d'action sociale, qui s'est déroulé à l'IRTS de Lorraine du 19 au 23 mars derniers.
Récemment, l'Aquarius a fait la Une des journaux en raison du refus de nombreux pays européens de laisser accoster le navire et ses passagers sur leur côte. Dès lors, Fabien Guillermont a décidé de rendre public son film et de n'en tirer aucun bénéfice, pour "sensibiliser l'opinion et le maximum de gens au sort de ces hommes et ces femmes".
En septembre prochain, Fabien Guillermont se lance dans un tout nouveau projet. Il prépare actuellement la création d'un documentaire intitulé "Changemaker film South America". "Après deux ans de travail sur EXODOS, j'étais frustré et énervé par les politiques européennes en matière de migration. Je veux désormais parler des exemples, ailleurs, d'intégration et de prise en charge des migrants. Je veux revenir avec un film en Europe, qui montre comme certains pays, bien plus pauvres, sont capables de créer des conditions d'accueil pour ces populations. Il y a encore des façons humaines de réagir" nous a détaillé Fabien.
Direction l'Amérique Latine
Le réalisateur part pour l'Amérique latine et plus particulièrement le Brésil et la Colombie, qui accueillent depuis plusieurs mois des milliers de réfugiés vénézuéliens fuyant la pauvreté qui touche actuellement le pays de plein fouet. "On estime à 3 millions le nombre de personnes ayant quitté le Vénézuela, sur les deux dernières années" éclaire Fabien Guillermont.
Le Franc-Comtois travaille en collaboration avec Natalia Albuquerque, spécialiste en relations internationale et brésilienne, pays qui accueille beaucoup de réfugiés vénézuéliens. Pour réaliser le long-métrage, Fabien Guillermont a lancé une campagne de dons en ligne (par ici). Il espère récolter 15 000 euros, pour pouvoir développer plusieurs axes de travail, se rendre à plusieurs endroits et rencontrer un maximum d'intervenants.
► Fabien Guillermont organise ce jeudi soir une soirée de présentation de son travail au café-resto Le Pixel, dans la Cité des arts, à Besançon, à partir de 19h.