A l'école Saint-Claude de Besançon, parents et enseignants ont organisé un goûter pour marquer leur soutien à une famille Kosovar. Elle est sous le coup d'un arrêté d'expulsion du territoire français. Cet après-midi, un parrainage républicain d'une quinzaine de familles est prévue à Besançon.
4 enfants, de 6 à 15 ans. Tous scolarisés dans des établissements de Besançon. Dont l'école primaire Saint-Claude. C'est là que parents et enseignants ont organisé un goûter, ce vendredi après-midi.
Pour les organisateurs, il s'agit de montrer leur mobilisation afin d'empêcher l'expulsion de la famille.
Aujourd'hui, plus de trente enfants, scolarisés à Besançon, vont être parrainnés ou marrainés par des citoyens ou des élus. L'objectif de cette action est de "protéger" des familles menacées d'expulsion et de "rendre visible les conséquences sur ces familles et enfants de la politique actuelle en matière d'immigration". Ce parrainage-marrainage aura lieu au centre diocésain de Besançon entre 15 et 17 heures.
Cette cérémonie est organisée à Besançon alors que l'Assemblée nationale vient d'inscrire, ce jeudi, dans la loi le parrainage civil d'un enfant, ou parrainage républicain, instauré au lendemain de la Révolution française et qui revient en vogue, dans le cadre de l'examen en première lecture du projet de loi "égalité et citoyenneté".
Les députés ont adopté un amendement co-signé par une cinquantaine de socialistes, qui entend "codifier le parrainage civil dans la loi sous la forme d'une déclaration de principe énonçant un engagement moral librement consenti".
Il stipule que "l'acte de ces déclarations est dressé sur le champ dans le registre des actes de parrainage civil et signé par chacun des comparants
et par le maire" ou son représentant.
Et, "à l'issue de la cérémonie, il est remis aux parents ainsi qu'aux parrain et marraine, une copie de l'acte consigné dans le registre".
L'amendement vise notamment à mettre fin au fait que "les demandes faites par les familles aux maires ne sont pas forcément suivies d'effet puisque le maire est libre de refuser cette demande", a expliqué Chantal Guittet (PS), en défendant la mesure, qui s'inspire d'une proposition de loi du sénateur Yves Daudigny (PS), adoptée à la chambre haute en première lecture en mai 2015.
L'exposé des motifs souligne qu'actuellement, "aucun texte législatif" n'encadre la cérémonie et que, par conséquent, "aucune disposition légale ne lui est encore reconnue".
Le ministre de la Jeunesse Patrick Kanner s'est dit "très favorable" à ce "bel amendement", estimant que "les familles qui s'engagent comme cela "méritaient cette reconnaissance".
Le parrainage civil, qui était tombé en désuétude, est un acte laïc et symbolique qui permet de désigner, hors du cadre religieux, un
ou plusieurs parrains et marraines à son enfant.