Besançon : les animateurs du périscolaire demandent la revalorisation de leur métier

A quelques jours de la fin de l’année scolaire, une grève nationale des animateurs s’est déroulée ce jeudi 30 juin. En tête des revendications, une revalorisation des métiers de l’animation. Trop souvent oubliés des réformes, avec des salaires qui ne font rêver personne, les animateurs demandent plus de considération.

Ils étaient une trentaine ce jeudi 30 juin matin devant le parvis de l’hôtel de ville de Besançon. Une trentaine d’animateurs, du périscolaire et des centres de loisirs des Francas, qui inlassablement clament leur désarroi et leur colère face au fossé entre l’ampleur de leurs revendications et les réponses données. Ils n’ont pourtant pas l’habitude de se plaindre mais avec 600 euros par mois, comment faire pour vivre dignement ?

C’est le cas de d’Anne Coutenay. En CDI depuis 2013, elle a reçu un salaire en mai de 661.74 euros. Et elle considère avoir un bon salaire vu son ancienneté.

Alors bien sûr pour le nombre d’heures effectuées, le salaire n’est pas si mauvais mais c’est un travail qui ne peut être que haché. Une heure le matin pour l’accueil des enfants avant le début de la classe. Puis trois heures de pause. Un accompagnement des enfants sur le temps de midi de deux heures et à nouveau trois heures de pause. Reprise du travail pour deux heures quand l’école est terminée. Mais il faut être là et difficile de conjuguer deux travails avec de tels horaires.

Pour travailler plus, la solution serait de travailler les mercredis et les vacances mais sur ces périodes la mairie propose des CEE. Des Contrats d’Engagement Educatif qui ne sont pas proposés aux animateurs des Francas.

Je suis en CDI. Je coute trop cher alors je ne peux pas travailler pendant les vacances. C’est dommage car je pourrais augmenter mon salaire si je travaillais les mercredis et les vacances. 

Anne Coutenay

Anne Coutenay a une bête noire, ce sont les CEE. Elle a connu ça quand elle a démarré mais elle n’en voudrait plus aujourd’hui. Payées 53 euros brut pour 10 heures de travail, ces journées ne comptent pas pour la retraite.

Ce qui est alarmant selon les manifestants, c’est qu’au départ seuls les étudiants étaient concernés par ces CEE. Aujourd’hui, des personnes dont c’est le seul travail signent ce genre de contrat.

Eléonore Hohoadji est directrice de périscolaire aux Francas de Routelle-Osselle. Elle note les difficultés de recrutement. Avec de tels salaires, rien d’étonnant.

Un pool de remplaçants a été créé en janvier 2022 mais ça ne suffit pas. Il y a un gros turn-over des employés.

Éléonore Hohoadji, directrice périscolaire aux Francas de Routelle-Osselle

Pour représenter la Mairie, Elise Aebischer, adjointe en charge des ressources humaines était présente. Elle a écouté les problèmes vécus par les animateurs, tenté de faire entendre la voix de la Mairie, employeur des salariés du périscolaire, et a rappelé que "les choses avançaient malgré tout".

Une première étape a eu lieu en 2021 quand on a proposé des contrats de 1 à 3 ans avec une rémunération lissée sur l’année.

Élise Aebischer, adjointe en charge des ressources humaines

Consciente que ça ne suffit pas, elle affirme qu’en Mairie on cherche des solutions pour augmenter le temps de travail et du coup revaloriser le salaire des personnes souhaitant faire carrière dans l’animation.

Un rendez-vous a été pris entre quelques animateurs, Elise Aebischer et Claudine Caulet, adjointe au maire en charge de l’éducation ce vendredi 1 juillet.

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