En Franche-Comté, les bailleurs sociaux mettent en vente régulièrement des appartements de leurs parcs. Une vente qui peut s'avérer ne pas être une bonne affaire estime le PCF. Une vente qui contracterait selon lui le nombre de logements disponibles..
Le Conseil municipal de Besançon se penchera jeudi 19 septembre sur la vente par Néolia de logements sociaux situés au 15b rue de l’Épitaphe. La loi prévoit que les conseils municipaux ont leur mot à dire. Le vote est purement consultatif.
Acheter l'appartement social qu'on loue à un prix pouvant atteindre -30% du prix du marché, peut être tentant pour les locataires. Christophe Lime, conseiller municipal PCF, tire la sonnette d'alarme. "C'est un piège pour les locataires, cela peut leur amener des difficultés par le coût des charges... On a des locataires âgés, des situations fragiles, des retraités" ajoute-t-il. Selon lui, le fait que Néolia par exemple mette en vente du logement social va contracter le marché. "Il faut arrêter de vendre, de raser des logements sociaux. Le logement, c'est la première dépenses des ménages. Les gens ont des revenus fragiles, il faut garder du logement social sur Besançon" explique l'élu communiste. Selon lui, auparavant, lorsqu'un logement était rasé, un autre était reconstruit. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Le Plan National de Rénovation Urbaine (PNRU) sur le quartier Planoise prévoit ces prochaines années la reconstruction d'un logement sur trois seulement.
Le PCF craint aussi à moyen terme un effet de spéculation. Un locataire qui achète son logement se verra taxer sur les plus-values en cas de revente dans les 5 ans. Mais 5 ans, ça passe vite. Y aura-t-il spéculation ensuite ?
Du côté du bailleur social Néolia, on se veut rassurant. L'Etat qui a interdit aux bailleurs sociaux d'augmenter les loyers, les pousse à revendre une partie de leur parc pour amener un peu de trésorerie. Selon Romuald Gadet, directeur adjoint du patrimoine locatif à Néolia, il n'est pas question de forcer un locataire à acheter son appartement. S'il ne le veut pas, il peut rester locataire. "On pratique des prix qui sont en dessous ceux du marché. On s'attache à vendre des appartements habitables, et dans une situation pérenne, sans travaux dans les 10 ans pour ne pas mettre les nouveaux propriétaires dans une situation difficile" ajoute Samuel Gadet. Selon Néolia la réduction du parc locatif est une "vue de l'esprit". Il n'y a pas moins de logements estime le bailleur social implanté à Besançon. Avec l'argent des ventes, Néolia explique rénover son parc ou investir dans de nouveaux projets.
En France, le nombre de nouveaux logements HLM devrait se stabiliser cette année, voire se redresser légèrement, après deux ans de recul. La confédération des HLM a dressé un bilan des ventes de logements sociaux. L'an dernier, elles ont bondi de 14% même si, à 9.800, elles restent marginales au sein d'un parc de quelque 4.500.000 logements.