À bout de souffle, cette mère de famille ne sait plus vers qui se tourner. Avec ses cinq enfants, elle loge depuis 4 ans dans un logement insalubre dans le quartier Planoise à Besançon dans le Doubs.
Elle vit un véritable enfer. Laura loge depuis quatre ans dans un logement insalubre avec ses cinq enfants dans le quartier de Planoise, à Besançon dans le Doubs. Avant même son arrivée dans l'appartement, il y avait déjà des problèmes d'isolation.
"Quand je suis rentrée, il y avait déjà des soucis. Ils m'ont dit qu'ils allaient faire réparer la fuite et on a attendu environ un mois pour les réparations", raconte-t-elle. Laura a appris par des voisins que les anciens locataires avaient déjà les mêmes problèmes. "Mais moi, c'est pire, parce que l'eau rentre", note-t-elle.
Un problème récurrent
À l'automne 2020, cette mère au foyer commence à voir des moisissures réapparaître et de l'eau s'infiltrer dans son salon.
Moi, je les contacte par téléphone, j'essaye de me rendre à l'agence. Ils me disent qu'ils vont le signaler et au final, ils interviennent six ou sept mois plus tard.
Laura, locataire de Loge.GBM
Après les réparations, tout allait bien. Mais au début de l'automne 2021, les soucis recommencent. Les fuites et les moisissures réapparaissent aux mêmes endroits. "Et chaque année, c'est la même histoire", souffle-t-elle. L'agence échoue à rendre l'appartement salubre. Les problèmes d'infiltration réapparaissent à l'automne et sont traités au bout de plusieurs mois.
Contacté, le bailleur social nous a répondu seulement par sms le 8 octobre 2024.
Nous sommes effectivement au fait de cette situation et nous sommes intervenus à plusieurs reprises, mais le problème réapparaît. Il semblerait que l'origine provient de la façade. La direction du Développement et Patrimoine a repris cette affaire.
Direction de Loge.GBM
Contacté le lendemain par notre journaliste Elea Morel, le bailleur social explique avoir épuisé toutes les solutions techniques et ne pas avoir manqué à ses obligations. "Deux propositions de logement lui ont été faites, qu'elle a refusé. Le message que j'aimerais lui passer, c'est que, vraiment, notre intérêt commun, c'est de lui trouver une solution", informe Isabelle Marques, directrice générale Loge.GBM.
Trois de ses enfants avec des problèmes de santé
Laura a fait une demande de relogement il y a deux ans, mais le seul logement qu'on lui a proposé se situe dans le centre-ville de Besançon : "C'était cher par rapport à mon budget. 700 euros sans compter les charges".
Cette mère célibataire vit avec ses cinq enfants (âgés de 12 ans à 13 mois) dans ce T4 insalubre. Parmi eux, trois sont malades. Son aînée présente des soucis aux mains et elle a fait pour lui une demande à la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées). Un autre, âgé de 5 ans, a des problèmes cardiaques et son bébé de 13 mois présente des soucis respiratoires et des dysfonctionnements rénaux.
Ces ennuis de santé ne sont pas nécessairement liés à l'état de l'appartement, mais l'insalubrité leur fait encourir plus de risques. Le médecin traitant du plus jeune a fait plusieurs certificats médicaux en expliquant que "son état de santé nécessite soit un déménagement rapide, soit que les problèmes d'humidité du logement soient résolus rapidement".
L'eau rentre dans le salon par deux endroits. C'est comme une fontaine quand il y a de la pluie et du vent. Même les assurances en ont marre. Ils m'ont dit : "madame, à un moment, il va falloir déménager".
Laura, 32 ans, maman de cinq enfants et habitante de Planoise
Pour préserver ses enfants des moisissures et de l'humidité, Laura a réorganisé un petit coin salon dans la chambre de sa fille de 9 ans. "Pendant la covid, on est resté bloqué dans la chambre de ma fille, car on avait mal aux poumons", témoigne-t-elle. Les moisissures se cantonnent au salon, les chambres sont préservées de l'humidité.
"On tombe dans la dépression"
La maman s'est tournée vers la mairie, l'hôpital et les associations : "Ils sont au courant". La mairie a contacté par courrier à deux reprises en mars 2022 et en janvier 2024 le bailleur social pour que la situation soit réglée, sans succès.
Cette situation pèse sur le moral de Laura et sa famille. "J'ai pleuré, mes voisines m'ont dit de ne pas me laisser faire, mais quand on ne sait plus comment faire, on tombe dans la dépression", souffle-t-elle. Laura est allée voir son médecin traitant pour se faire prescrire des antidépresseurs à cause de cette situation de mal logement. Pour ses enfants, la situation est également difficile à supporter. Sa fille de 9 ans lui demande régulièrement : "Maman, quand est-ce qu'on déménage ?".