Journée de la contraception : Trois conseils pour choisir une méthode qui vous convient

Les femmes et les couples le savent : trouver une méthode contraceptive qui leur convienne peut relever du casse-tête. À l'occasion de la journée mondiale de la contraception, ce 26 septembre 2023, des spécialistes livrent leurs conseils pour trouver chaussure à son pied.

C'est simple, et même temps, bien compliqué : comme le dit Caroline Combot, sage-femme à Belfort, "la bonne contraception, c'est celle que l'on choisit". "Si une femme se force à utiliser une méthode de contraception qui ne lui convient pas, le risque, c'est d'avoir un échec de contraception" explique-t-elle.

Encore faut-il réussir à trouver la méthode qui nous convient. En ce mardi 26 septembre, journée mondiale de la contraception, nous avons demandé à deux professionnelles de nous donner leurs conseils pour faire son choix.

 Être accompagnée pour comprendre ses besoins

Si les ressources sur les différentes méthodes de contraception sont nombreuses, notamment sur le site du gouvernement "Question Sexualité", rien ne remplace l'échange et le dialogue. Sage-femme libérale, planning familial, gynécologue ou médecin généraliste… Ils peuvent aider à adapter la conception au quotidien et aux contraintes de chacune.

Les sages-femmes sont particulièrement sensibilisées au sujet : "dans notre formation initiale, on apprend à parler contraception avec la méthode Bercer" raconte Caroline Combot, présidente de l'Organisation nationale syndicale des sages-femmes, "ce sont des échanges, où l'on accueille la patiente, on fait le tour de ses antécédents, on expose le choix des possibles, et c'est elle qui va choisir sa méthode".

"Il faut vraiment que ce soit un choix de la patiente" insiste-t-elle. "On a encore beaucoup trop de patientes à qui on impose des choses, et ça, ça n'est pas possible". D'autant plus que "tout dépend des projets personnels".

"J'ai des couples qui ne vont utiliser que des méthodes barrières comme le préservatifs, en se disant "si j'ai un accident, ce n'est pas grave", et d'autres pour qui une grossesse imprévue serait la pire des catastrophes, et qui vont avoir une double barrière".

Caroline Combot, sage-femme à Belfort

 

"On va écouter ce que disent les couples" confirme Sophie Damour. Elle est conseillère familiale, et responsable du planning familial de Belfort : "nous, quand une personne demande une contraception, on lui donne d'abord un rendez-vous avez une conseillère conjugale".

Un entretien qui va permettre à la personne, ou au couple, qui consulte, de formuler ses besoins, ses contraintes, et ses attentes : "comment on vit, qu'est-ce qu'on vit", cite comme exemple Sophie Damour, "comprendre ce qui est important pour la personne". "On peut être dans une période où on va se stabiliser, comme dans une période où on n'a pas confiance, ça va influer les choix" ajoute-t-elle.

Une précision importante : "il faut bien rassurer les patientes, qu'un examen clinique n'est pas nécessaire pour prescrire une contraception" annonce Caroline Combot, "on peut vraiment prescrire sans rien faire d'autre que prendre la tension".

 Se donner le temps de choisir…. Ou de changer d'avis

"Je dis toujours, 'on essaie, on se donne un peu de temps", raconte Caroline Combot. "On peut discuter, et se voir un peu plus tard, une fois que la patiente a évolué dans son choix". Mieux vaut prendre le temps de se sentir sûre de soi, que de se contenter d'une solution inadéquate que l'on n'arrivera pas à tenir.

D'autant plus qu'une nouvelle contraception peut demander un temps d'adaptation : "certaines méthodes, il faut quelques mois d'expérimentation" confirme Caroline Combot. Que ce soit le temps que les effets secondaires se stabilisent, comme c'est le cas pour les DIU (stérilets) ou pour certaines méthodes hormonales comme l'implant, que l'on s'habitue à son usage, comme pour les patchs ou l'anneau vaginal, ou simplement le temps de se rendre compte si la méthode est adaptée à son quotidien.

"Si au bout d'un temps ça ne convient pas, on change pour autre chose" ajoute la sage-femme.

 Savoir changer de méthode

"Une contraception adaptée à un moment T peut ne plus l’être à T+1 ou T+2" observe Caroline Combot. "La contraception, ça s'utilise, ça s'essaie, et si ça ne convient plus, qu'on a par exemple un problème d'observance et qu'on l'oublie un peu plus, il faut changer parce qu'on risque plus un accident qu'autre chose".

"C'est normal de changer, au fur et à mesure de sa vie" rassure la sage-femme.

Au planning familial, les médiatrices et les soignantes sont les premiers témoins de ces évolutions, au fil de la vie et des époques. "On s'aperçoit que pour les premières relations, c'est souvent le préservatif", raconte Sophie Damour, "après la pilule, et ensuite souvent le stérilet".

Un phénomène récent : "des toutes jeunes nous disent qu'elles gèrent leur contraception avec une appli dans leur téléphone" rapporte la conseillère familiale. "On est obligées de leur dire que leur système hormonal n'est pas connecté à leur téléphone, mais ça permet de noter leurs règles et de les rassurer". Compter les jours de son cycle n'est une méthode efficace qu'à 75 %, mais elle peut être associée à d'autres techniques.

En cas de doute, le mieux est là encore de prendre le temps d'en parler avec un ou une professionnelle.

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