Dans les coulisses de la citadelle de Besançon, qui vole au secours d'espèces animales menacées

Quand on parle d’animaux à la citadelle de Besançon, c’est souvent en référence au parc zoologique du muséum. Mais dans les coulisses de ce lieu familial, un important travail de sauvegarde d’espèces animales menacées est effectué.

Margaux Pizzo, la directrice du parc zoologique du muséum de la citadelle, le sait bien. Entre ce qui est présenté au public et ce qui est effectué dans l’ombre, en marge du parc zoologique, il y a un important fossé. 

L’une des missions du parc zoologique du muséum, c’est à la fois la préservation d’espèces protégées comme la couleuvre vipérine, et la sauvegarde d’espèces menacées. C’est le cas de l’Apron du Rhône, un petit poisson dont nous assurons la reproduction et le relâcher en région PACA.

Margaux Pizzo, directrice du parc zoologique du muséum de la citadelle

C’est Mickaël Bejean, le spécialiste de la préservation des espèces aquatiques, qui nous guide alors dans un lieu interdit au public : l’écloserie. Ici, des centaines de minuscules poissons sont en train de grandir. Des aprons du Rhône, une espèce très sensible à la qualité des eaux qu’il peuple. Mais ces dernières années, sa population s’est effondrée. Un vrai casse-tête pour un poisson que l’on connaît mal, et qui est très difficile à observer en milieu naturel. Le poisson mesure en effet une douzaine de centimètres à la taille adulte et il est capable de se fondre parfaitement dans le décor des fonds de rivière. C’est donc ici, à la citadelle de Besançon, que l’on étudie cette espèce et qu’elle se reproduit pour ensuite être relâchée en milieu naturel, du côté des gorges du Verdon. 

Tout ce qu’on sait de l’Apron du Rhône provient d’informations collectées sur le site de Besançon. Désormais l’essentiel des aprons du Rhône qui peuplent les rivières sont nés ici.  

Mickaël Bejean, responsable aquariologie et des programmes de sauvegarde de la faune aquatique

À l’extérieur de l’écloserie, Frédéric Maillot, responsable des plans de sauvegarde de la faune sauvage nous attend. Lui va nous accompagner dans les entrailles de la citadelle en un lieu lui aussi interdit au public. Dans un recoin de salle creusée dans la roche, une colonie de grand rhinolophe s’est installée. Une chauve-souris rare, présente depuis près de vingt ans à cet endroit et protégée des perturbations du public. 

La balade se poursuit sur le rempart, car Frédéric veut nous montrer une nichée de hiboux grands-ducs. Rarement les visiteurs pensent à scruter aux jumelles les rochers en contre bas du rempart. Et pourtant, c'est un emplacement rêvé pour l’oiseau qui vient presque chaque année y élever ses petits. Mais cette belle habitude ne s’est pas installée sans raison. Tout comme pour le choucas des tours présents dans la muraille, les spécialistes du parc zoologique de la citadelle ont fait ce qu’il fallait.  

Frédéric Maillot, le responsable des plans de sauvegarde de la faune sauvage, explique : "Chaque année, nous établissons un calendrier détaillé pour adapter les travaux effectués sur la citadelle aux périodes de nidification des oiseaux. S’il le faut, nous décalons les travaux de plusieurs mois. Et lorsque nous reconstruisons un mur en mauvais état, nous y aménageons des nichoirs pour que les oiseaux retrouvent leurs habitudes." 

Reportage complet à découvrir ce dimanche 11 juin dans l’émission " En terre animale " à 10h35 sur France 3 Bourgogne-Franche-Comté avec Franck Menestret et Muffin, sa chienne, équipée d’une caméra embarquée.
Disponible en avant-première dès le samedi 10 juin sur France.tv.