Détresse, agacement, victoire, à l'heure des partiels, trois étudiants se confient sur leur année universitaire

Une vie sociale en berne, des amphithéâtres vides, des cours magistraux annulés, les étudiants n'ont pu vivre pleinement leur année qui arrive à son terme après une longue période de cours en distanciel. A Besançon, trois étudiants témoignent.

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La ministre de l'enseignement supérieur a annoncé que les étudiants passeraient d'un jour par semaine en présentiel, à 50% à partir de mi-mai, si le pic épidémique était dépassé. Un retour à l'université qui viendrait enfin rompre l'enseignement à distance, imposé par la pandémie, même si beaucoup d'étudiants sont sur le point de terminer leurs cours ces prochains jours.

Elise, Emilien et Célia, tous étudiants à l'Université de Besançon ont passé une année universitaire particulière avec la crise sanitaire du covid-19. Ils racontent.

Elise a 19 ans, elle est en première année de sciences historiques à Besançon

A la rentrée, elle a vu les 200 autres étudiants de sa spécialité. Mais très vite, tous ont été confinés. Trop court pour faire connaissance. Cela lui aurait été pourtant utile, pour l'entraide dans le travail, un point primordial pour Elise.

Elise est bonne élève, elle aime apprendre, pourtant il lui a été difficile de rester concentrée sur son ordinateur, sans voir les professeurs. Elle a l'impresssion d'avoir perdu un temps fou avec des connexions difficiles, ses distractions...

Je n'ai pas ressenti d'épanouissement, d'enrichissement cette année. L'ambiance studieuse de l'amphi me manque.

Elise, étudiante

Elle a passé son concours d'entrée à sciences politiques sans avoir l'impression d'être en situation d'examen. Ils étaient 17.000 mais elle ne s'en est pas rendue compte.

De cette période, Elise tirera tout de même un point positif. Elle a appris à déstresser, à relativiser les choses car elle sait qu'elle ne peut pas tout maîtriser. En étant désociabilisée, elle a aussi eu plus de temps pour se recentrer, travailler sur son stress et pour préparer son concours.

Emilien a 20 ans. Il étudie la psychologie. Il est en première année

Il vient de terminer ses examens. Emilien a derrière lui une année en faculté de médecine. Une année diffcile où il a déjà dû beaucoup s'isoler pour travailler. Alors pas question pour lui de revivre cette solitude. Il a pris cette année une colocation, et il fait partie d'un groupe de paroles entre étudiants pour ne pas décrocher. Car il le dit, c'est en parlant aux autres qu'on acquiert notre faculté à échanger, grâce aux débats d'idées.

Vite distrait chez lui, parfois en pyjama, il s'est senti délaissé, à la recherche d'informations qui lui parvenaient tardivement ou pas. 

Il n'y a pas eu de réelle prise en compte de notre état d'esprit, de notre profond désir de retourner sur les bancs de la fac.

Emilien

Il s'est senti découragé par le manque de relations sociales. Il trouve que son temps d'apprentissage et ses révisions ont été plus complexes. Il note aussi qu'on leur demandait beaucoup moins de connaissance avec des QCM simples pour lesquels les étudiants pouvaient aisemment tricher en s'appuyant des cours ou d'internet.

Pour autant, Emilien reste positif, il apprend à vivre la situation. Il résume cette année par les mots : dépaysant, enrichissant, améliorable.

Célia a 21 ans. Elle est en Master 1 de psychologie, spécialité clinique de la famille

Ses examens commencent cette semaine du 26 avril. Ils devaient se dérouler en présentiel, mais ce sera du distanciel finalement.

Célia, contrairement à Elise et Emilien, ne débute pas sa vie étudiante. Elle a vécu trois ans de présentiel avant que le coronavirus ne fasse parler de lui. Elle a logiquement créé des liens avec d'autres étudiants et des professeurs.

Depuis le confinement de la rentrée, elle a appris à relativiser. Elle a apprécié de pouvoir retourner à la faculté une fois par semaine. Le vendredi. Cela lui a permis de discuter avec les professeurs à la fin des cours. Chose qui est impossible via Teams ou Zoom. 

Et puis elle a eu l'expérience des cours à distance de mars 2020. A ce moment là, rien ni personne n'était préparé, pourtant les enjeux étaient là avec les sélections de masters. Alors ce nouveau confinement, elle le vit bien.

En un an, j'ai constaté une amélioration dans l'organisation des cours et des examens, je n'ai pas revécu le même confinement qu'en mars 2020.

Célia

Les examens chez elle ne lui ont pas posé problème. Elle les a passés en musique. Elle était moins envahie par le stress ; le sien, celui des voisins.

Elle se dit plus casanière, plus studieuse. Elle a par ailleurs réussi à décrocher un travail étudiant, denrée rare en ce moment. Elle travaille dans un supermarché.

Une rentrée universitaire à 100% en présentiel ?

Les étudiants vont-ils revenir en présentiel rapidement ? Pour Macha Woronoff, présidente de l'Université de Franche-Comté, il est en tout cas souhaitable que les étudiants reprennent à 100% en septembre le chemin des facultés et pour cela elle prône la vaccination pour tous les étudiants et tous les enseignants.

Le gouvernement assure qu'il prépare une rentrée étudiante de septembre "100% en présentiel" avec des "solutions de repli en demi-jauges" si la situation sanitaire l'imposait, a indiqué mardi la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal. Le passage à une jauge de 50% dans les semaines à venir va permettre, en vue de la rentrée de septembre, "de tester les protocoles, et regarder comment vont se mettre en place les possibilités d'autotests", a précisé le ministère. 

 

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