Ce mercredi 8 mars 2023, marquait en pleine réforme des retraites la journée internationale des droits des femmes. Au sein de la manifestation de Besançon dans le Doubs, paroles de femmes.
Elles étaient nombreuses dans la rue mardi 7 mars. Ce mercredi 8 mars, certaines ont remis ça, battre le pavé malgré la météo à Besançon pour rappeler les droits des femmes. Un chantier loin d’être achevé encore au pays des droits de l’homme.
Dans 150 villes de France, les femmes, mais aussi des hommes sont descendus dans la rue. Au lendemain d'une forte mobilisation contre la réforme des retraites, les syndicats FSU, CGT et Solidaires, ainsi que 45 organisations féministes avaient appelé à la "grève féministe" pour exiger "l'égalité au travail et dans la vie". Les femmes gagnaient en moyenne près de 15% de moins que les hommes dans le secteur privé en 2021, à temps de travail égal, selon une étude de l'Insee.
La retraite à 1 200 euros pour les femmes, "un mensonge"
Dans le cortège de Besançon, les Rosies défendent en chanson le droit des femmes. La retraite à 64 ans, c’est non ! “Nous, on veut vivre, profiter de nos petits enfants" chante un groupe de militantes. La réforme des retraites est forcément le sujet de discussion. “Les femmes sont déjà perdantes, toute dégradation est encore plus grave pour les femmes” dénonce Karine Laurent, FSU-SnuiPPP au micro de notre journaliste Catherine Schulbaum. “Le gouvernement a osé dire au début que cette réforme serait favorable aux femmes. Maintenant, on ne l’entend plus, il n’ose plus….Cette réforme, c’est un tissu de mensonges. Les femmes n’auront pas 1.200 euros de retraite, pour l’avoir, il faut avoir une carrière complète ce qui est le cas de très peu de femmes” dénonce l’enseignante.
Dans le cortège, des femmes de tous les âges. Comme cette gilet jaune de 71 ans, en colère après le gouvernement, et les forces de l’ordre. “Autour de moi, il y a la misère avec des familles qui ont besoin de l’aide alimentaire , les femmes élèvent, éduquent leurs enfants. C’est la femme qui fait le plus gros !” dénonce cette dame.
Des mères de familles et leurs enfants ont pris place au sein du cortège. Les droits des femmes, ça se travaille déjà en famille. “Il faut que nous les femmes, on soit capable d’apprendre à nos enfants les bons réflexes, le partage des tâches. C’est vraiment maintenant que ça commence. L’idée, oui, c’est ramasse ton linge et mets le direct au lave-linge“ explique cette maman en regardant son jeune fils.
Marie-Lou, n’a que 17 ans. Elle a fait le choix de marcher aujourd’hui pour les droits des femmes. “Il y a encore beaucoup à faire pour les protéger en France” explique cette jeune étudiante. “C’est toujours les femmes les plus précaires qui “prennent” ! déplore la jeune femme
Santé, violences…des annonces pour les femmes
Ces derniers jours, le gouvernement a communiqué sur le thème des femmes. Elisabeth Borne, Premier ministre a annoncé le déploiement d’un plan interministériel pour l’égalité entre les femmes et les hommes (2023-2027). Ce plan s’articulera autour de grands axes dont la lutte contre les violences faites aux femmes, la santé des femmes et l’égalité professionnelle et économique. Un effet d’annonce pour l’association Solidarité femmes Besançon même si des choses se sont mises en place ces dernières années dans l’accompagnement des femmes victimes de violences. “Le nombre de féminicides ne diminue pas. Le nombre de femmes victimes de violence ne diminue pas. Il y a 4 000 bracelets anti rapprochement, il en faudrait 30.000. Il faut des moyens humains et financiers” résume Eva Bronnenkant.
Au niveau de la santé des femmes, le gouvernement a annoncé un congé maladie rémunéré va voir le jour, sans jour de carence pour les femmes concernées par les fausses couches, ces arrêts naturels de grossesse au cours des cinq premiers mois de gestation. Actuellement lors d'un arrêt-maladie, les trois premiers jours ne sont en effet pas rémunérés.
Les protections périodiques réutilisables (culottes et coupes menstruelles) seront remboursées à partir de 2024 par la Sécurité sociale pour les moins de 25 ans, afin de lutter contre la précarité menstruelle, a annoncé lundi 6 mars la Première ministre Elisabeth Borne.