Le football féminin s'est-il définitivement démocratisé ? On fait le point...

De plus en plus de filles et femmes se lancent balle au pied en France. Alors que La Coupe du monde de football féminin débute ce vendredi 7 juin, nous faisons le point sur la situation en Franche-Comté. Reportage. 

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Fini l'image de la petite fille en train de patienter au bord du terrain en herbe, pendant que son frère tape de toutes ses forces dans un ballon. Désormais, la situation s'inverse à de nombreuses reprises, comme ce mercredi après-midi dans le couloir qui mène aux vestiaires du Racing Besançon. Dès 13 heures, les jeunes filles tout de rouge vétûes envahissent le terrain synthétique de la Malcombe crampons aux pieds et chaussettes relevées.

Il y a 10 ans, il était rare de voir des fillettes jouer entre-elles au football, sous le même maillot. Les plus jeunes évoluaient alors avec des équipes de garçons, jusqu'à leurs 13 ans. Ensuite, si la motivation persistait, elles étaient très souvent catapultées en équipe Senior féminine, bien avant d'avoir atteint la majorité.
 

Officiellement reconnu en 1970


En 2018, la Fédération Française de Football comptait 2 164 253 licenciés dont 164 638 féminines. "Début 2016, on augmentait de 10 000 par an, on est passés à 25 000. Si on ajoute les éducatrices et dirigeantes, on est quasiment à 170 000 licenciées" se réjouissait en 2017 Brigitte Henriques, vice-présidente de la FFF chargée du développement du football féminin.
 
© Photo : Sarah Rebouh

Cette pratique sportive, officiellement reconnue par la fédération le 29 mars 1970, a été minutieusement malmenée par les instances officielles et par les dirigeants masculins. Longtemps, le football a été "un sport de mecs" et rien d'autre. Le régime de Vichy l'a même totalement interdit durant la seconde guerre mondiale ! Contrairement à d'autres pays d'Europe, comme l'Allemagne, les États-Unis ou les pays nordiques, la France a mis du temps à s'organiser pour permettre à un maximum de jeunes filles ou femmes de s'adonner à leur passion. 

En Franche-Comté, de plus en plus d'équipes féminines voient le jour. L'AS Valentigney, Le Racing Besançon ou encore l'AS Chévremont ont été rapidement précurseurs en matière de football féminin dans notre région, notamment en catégorie adulte. De nos jours, de nombreuses autres structures associatives se lancent dans l'aventure, un peu partout sur le territoire.
 

Se structurer pour améliorer les performances


Depuis plusieurs années, les clubs amateurs essaient de se structurer afin d'attirer les plus jeunes, dans le but de gonfler les effectifs et ainsi assurer une réelle pérennité de la pratique. À Besançon et en périphérie de la ville, plusieurs clubs mettent un point d'orgue à faire grandir leur école de football en y intégrant des équipes de filles.

Au Racing Besançon, au Besançon football ou encore à Saint-Vit, plusieurs catégories féminines existent chez les plus jeunes : U9 pour les joueuses de moins de 9 ans, U12 pour celles de moins de 12 ans et U15 pour les filles âgées de moins de 15 ans. Pour le Racing Besançon et pour Besançon football on retrouve même des U18, joueuses potentiellement sélectionnables pour jouer en sénior. 
 

Découvrez notre reportage, au bord du terrain à Besançon :

Au Racing, les filles tiennent une place prépondérante. L'équipe sénior a d'ailleurs évolué plusieurs saisons en D3 dans les années 2000 (équivalent de la Nationale des garçons). Depuis quelques années, le club bisontin est redescendu d'un étage. L'équipe première joue désormais en Régionale 2 féminine et a terminé troisième cette saison.
 

Mixité ou non ?


Pour le club, l'objectif est désormais de conquérir les jeunes pousses même si sortir les filles des équipes de garçons trop tôt n'est pas forcément une très bonne idée, comme nous l'explique Christophe Fessy : "Je pense que les filles qui ont la chance de jouer avec les garçons jusqu'en U15, c'est vraiment une chance pour elles. Avec les garçons, elles vont aller plus au contact, le jeu va être plus rapide, elles vont apprendre plus vite."

Patricia Taclet, responsable de l'école de football du Besançon football et joueuse depuis de nombreuses années partage ce constat : "En termes de licenciées on a évolué, mais par contre dans le jeu, je ne pense que qu'on ait progressé parce que beaucoup de filles jouent entre elles et il n'y a pas la combativité qu'elles ont quand elles s'entraînent avec les garçons. Il leur manque cette confrontation. Elles sont trop gentilles entre-elles."

Pourtant, les filles sont plus à l'aise entre elles, comme nous le confie Margaux, joueuse en U12 : "J'ai essayé un an de jouer avec les garçons. Mais je n'ai pas aimé. Les garçons sont plus... Ils sont plus dans la compétition et parfois ils nous accusent de perdre la balle". Marinette Boch, responsable de l'école de foot du club de Saint-Vit conclut : "Je pense qu’il faut garder les deux types de pratiques. Les meilleures et les motivées peuvent continuer à jouer avec les garçons. Je connais des joueuses qui sont devenues très bonnes même en débutant avec les filles."
 
Maéva Clemaron, lors du match de préparation pour la Coupe du monde féminine entre la France et la Thaïlande- © Pascal Proust/MaxPPP
 

Les mentalités évoluent mais le chemin est encore long


Les footballeuses de l'équipe de France toucheront 10 fois moins d'argent que leurs homologues masculins durant la Coupe du Monde 2019. L'égalité dans le sport, comme dans toutes les autres disciplines, c'est l'évolution des mentalités plus qu'une réelle égalité de traitement. Il y a tout juste 15 ans, de nombreuses personnes peinaient à croire qu'il existait des équipes de football féminin en France. En 2019, les réflexions désobligeantes se font plus rares. "Après, il y a encore certains parents qui freinent et certaines réflexions sur le terrain. C’est mieux c'est sûr, les mentalités évoluent mais il y a encore quelques personnes qui font des réflexions péjoratives" explique Marinette Boch.

La Coupe du monde de football démarre ce vendredi 7 juin avec un match opposant l'équipe de France féminine à la République de Corée. Cette compétition, sur notre territoire, devrait permettre de démocratiser un peu plus ce sport et de faire taire les derniers machos. 
 
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